L’une ne quitterait Paris pour rien au monde. L’autre a fuit la capitale pour s’installer en Normandie, elle vit aujourd’hui à Montréal. Co-auteure avec Eve Roger d’un ouvrage enthousiasmant Quitter Paris… ou pas ? Emmanuelle Walter, l’expatriée, répond aux questions de toutpourchanger.com. Et donne quelques clés pour faire le choix entre l’Île-de-France et la province. Mais c’est à vous de décider !
« Ce Paris-là, intellectuel, artistique, n’est pas accessible à tous. »
TPC.com : Vous vous partagez les rôles pour l’écriture de ce livre. L’une aime, l’autre pas et vice et versa. Finalement, n’est-ce pas la preuve qu’il s’agit avant tout d’une question de choix très personnelle ?
Euh… oui, oui, je le crains… Il n’ y a rien de très scientifique là-dedans. Je dirais même que c’est lié à des prédispositions anciennes, en rapport avec l’enfance, les endroits où on a vécu, les valeurs qui nous ont été transmises, les attachements à tel lieu de vacances, tel paysage… En ce qui me concerne, s’agissant de la campagne par exemple, je passais de longues vacances dans un hameau des Alpes où il ne se passait rien, sans télé, en famille, à lire et à marcher, et cette austérité me convenait, même à 15 ou 16 ans. J’étais très sensible aux paysages ruraux. Prenons Paris. Je n’y ai vécu qu’à partir de 23 ans, une vie professionnelle très intense, sans avoir joui du côté ville festive, ville lumières. J’ai aussi pas mal écrit sur les questions très parisiennes d’élitisme et de grandes écoles. Peut-être que tout ça joue.
TPC.com : Si j’hésite à faire le grand saut, comment opérer le bon choix ? Comment faire pencher la balance ? De quelle manière trouver géographiquement sa place ?
Je m’écoute. Si c’est lancinant, obsédant, si le moindre retour à Paris après un week-end en province est une torture, si on se projette sans arrêt ailleurs, c’est quand même un signe!
Pour le lieu, c’est à la fois lié à ce qu’on est prêt à lâcher (le ciné au coin de la rue, l’entreprise prestigieuse par exemple), aux contraintes professionnelles (possibilités de télétravail ou pas), et à ce qu’on éprouve au contact de tel ou tel type de lieu (campagne, grande ville de province etc).
TPC.com : Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en travaillant sur cet ouvrage ? Avez-vous découvert une facette étonnante, quelque chose auquel vous n’aviez pas pensé ?
C’était intéressant de découvrir les régions favorites des Franciliens qui partent, et la manière dont ils continuent de bouger après dans l’Hexagone, quittant Paris pour Marseille puis Marseille pour l’arrière-pays… Moi-même j’ai quitté Paris pour la campagne puis la campagne pour l’étranger, tout se passe comme si quitter Paris était le départ d’une vie plus mobile, plus libérée, mais aussi plus risquée peut-être. Eve dirait que c’est une folie, tant Paris offre de rencontres avec des personnalités exceptionnelles, et elle n’a pas tort… Mais ce Paris-là, intellectuel, artistique, n’est pas accessible à tous.
TPC.com : A quels aspects prêter particulièrement attention avant de se décider ?
Il faut absolument être lucide et honnête avec soi-même, analyser très sincèrement ses états d’âme. Dire « J’en ai marre de Paris » ne signifie pas que vous voulez partir. Plus concrètement, vérifier qu’on ne se retrouvera pas sans boulot et sans argent dans le coin où on projette de s’installer, cela s’impose !
Et vous, vous êtes plutôt Paris ou province ? Donnez votre avis !
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