toutpourchanger.com continue sa quête du bonheur. Jacques Salomé, célèbre psychosociologue, auteur de nombreux ouvrages traduits dans plus d’une trentaine de langues, livre ici les clés pour comprendre comment se sentir heureux. Interview en deux parties.
TPC.com : Quelle est votre définition du bonheur ?
Être en paix avec soi-même et avec les autres, entre ce que je pense et ce que je fais, entre ce qui m’habite et mes choix de vie. Bref, c’est l’harmonie entre ce que nous sommes et le monde qui nous entoure. Il faut se donner les moyens d’être heureux. D’abord, le bonheur est toujours éphémère. Ce n’est pas un état permanent. Il passe parfois près de nous et il faut savoir le saisir. Comme disait ma grand-mère, j’ai pris conscience que le pneu arrière de ma bicyclette était crevé, mais c’est curieux, ça ne l’a pas regonflée !
TPC.com : Peut-on apprendre à être heureux ?
Les humains possèdent une aptitude au bonheur, mais un grand nombre semblent peu doués. On peut apprendre à être heureux en arrêtant d’être malheureux ! D’entretenir la plainte, le ressentiment et l’accusation contre les autres. Bref, de sortir de la victimisation. Se sentir perdu dans des peurs et des blessures n’incite pas au bonheur.
TPC.com : On peut donc développer la sensation de bonheur ?
Oui. D’abord en apprenant à s’aimer. Pas d’un amour narcissique et égocentrique, mais plutôt de bienveillance, de tolérance et de respect envers soi-même. Ensuite, il faut savoir prendre le risque de dire non quand les désirs de l’autre ne correspondent pas aux siens et à ses choix de vie. Quitte à être catalogué d’égoïste. Troisième point, prendre ses responsabilités s’avère essentiel. Et si je ne suis pas responsable de tout ce qui m’arrive, en revanche, je le suis de ce que j’en fais. Enfin, je me dois d’être fidèle a moi-même et de ne pas trahir mes engagements ni mes choix de vie.
TPC.com : Quels sont les parasitages et autres pollutions dont il faut se préserver pour laisser la place au bonheur ?
Il faut tenter de repérer ce que j’appelle les auto-saboteurs. C’est un comportement ou des paroles qui vont déclencher ce que justement, je ne souhaite pas qu’il m’arrive. Exemple : si je suis très attiré par une personne et que j’ai peur qu’elle me quitte, alors je vais l’envahir, l’étouffer, jusqu’à ce qu’elle rompe. Deuxième écueil à éviter : si on prend le risque de s’affirmer, on n’a pas forcément l’approbation de son entourage. Alors pour ne pas générer de rejet de sa part, le risque c’est qu’on peut se trouver en contradiction avec ce qu’on est réellement.
TPC.com : Que faire avec les messages toxiques et destructeurs qu’on reçoit parfois ?
Il faut faire en sorte de les supprimer. Quand vous avalez un mets avarié, votre corps le rejette. Pourquoi ne fait-on pas la même chose avec les milliers de messages toxiques que nous engrangeons et qui constituent un frein au bonheur ? Chacun peut les retourner à l’envoyeur de façon symbolique. Il faut rendre sa colère à l’autre, car elle n’est pas bonne pour soi. Ça s’appelle se respecter. Il n’est pas nécessaire de garder son nez sous le tuyau d’échappement de l’autre !
TPC.com : Quel peut-être le détonateur pour que ça change ?
Ca peut être un livre, une phrase, ou un événement de la vie. J’ai eu le déclic à 35 ans après une rupture amoureuse. J’ai découvert que j’étais un compagnon épouvantable. Je voyais toujours le côté négatif.
Dans la deuxième partie de l’interview sur toutpourchanger.com, Jacques Salomé explique pourquoi certains se sentent plus heureux que d’autres.
Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?
Jacques Salomé, éd. Albin Michel
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Faut-il attendre d’avoir 60 ans pour être heureux ?
Notre désir de bonheur peut trouver ses limites dans nos convictions. Que faire des valeurs de solidarité si nous avons un parent vieux et démuni ou un enfant handicapé qui a besoin d’une attention particulière?
Le bonheur étant subjectif, il a le sens qu’on veut lui donner. Cette situation le bonheur est d’arriver à s’organiser et se dire qu’on a pas perdu son humanité.
J’ai hâte de lire la suite le 07 juillet ! 😉