Le travail occupe une grande partie de notre vie, engendre son lot de stress, d’ennui et de frustrations. Pourtant, certains parviennent à le vivre comme une source d’épanouissement. Comment font-ils pour être heureux dans leur job ? Témoignages et conseils.
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Quand on interroge les Français sur leur satisfaction au travail, c’est le niveau de salaire et le maintien dans l’emploi qui les inquiètent, mais aussi la faible considération de leur hiérarchie et le peu d’intérêt pour le bien-être au boulot de la part de l’entreprise. Selon le baromètre Edenred 2016[1], 67 % se déclarent globalement satisfaits, bien plus que les Japonais (44 %) mais un peu moins que la moyenne européenne (71 %). Certains d’entre eux semblent surmonter plus facilement que d’autres les frustrations professionnelles. Selma Païva, consultante dans l’accompagnement de nouveaux entrepreneurs, appartient à cette catégorie. « Je me sens tellement bien dans mon travail que j’ai du mal à le lâcher. C’est un bon indicateur de satisfaction, non ? Pour y parvenir, j’ai appris à cultiver mes atouts, à me concentrer sur ce qui fait mes forces. » Dans ces conditions, s’épanouir au travail nécessite de bien se connaître. « Il faut se poser les questions pertinentes : de quoi ai-je besoin pour me sentir bien ? Quelles sont mes valeurs ?, explique Diane Ballonad Rolland, spécialiste de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, consultante et auteure de J’arrête de procrastiner (Eyrolles). C’est ainsi qu’on peut mettre en accord ce qu’on pense et ce qu’on est, ce qui nous habite et nos choix de vie. » Et trouver sa juste place ou accomplir ses désirs. « Chacun écrit sa propre définition du bonheur au travail », poursuit-elle. Notion subjective donc qui passe par l’exploration de son passé, de son présent, de ses aspirations. Objectif : s’inscrire dans une logique de projet. « C’est seulement à ce prix qu’on peut réaliser une activité qui nous convient, lance Damien Fauché, auteur du blog pleindetrucs.fr. Et qu’on éprouve une vraie satisfaction à l’exercer » Pour certains, c’est la liberté en tant qu’indépendant de pouvoir par exemple travailler en terrasse de café. Pour d’autres, c’est d’être cadre dans un bureau. « Pour moi, l’essentiel était d’avoir l’impression de créer et d’expérimenter, constate-t-il. Mais aussi d’échanger, de partager. » Si un individu privilégie le bien-être psychologique et considère le bonheur comme un but légitime de son existence, il ne le sacrifiera pas au nom de la réussite, de l’enrichissement, ou de la notoriété. « J’ai réussi le concours d’avocat et j’ai ensuite intégré un cabinet mais j’avais trop de pression, relate Nadia Messaoudi, chargée de mission juridique. J’ai vite réalisé que ce n’était pas un métier pour moi. Je n’ai pas de frustration, au contraire même si l’image sociale est moins valorisante. Mon épanouissement personnel est ma priorité. »
[1] Enquête réalisée auprès de 14 400 salariés dans 15 pays à travers le monde.