Dans le post Quand le travail rend heureux, on voit que le travail engendre son lot de stress, d’ennui et de frustrations, ce qui n’empêche pourtant pas certains d’entre nous de le vivre comme une source d’épanouissement. La suite ici pour découvrir comment ils font pour être heureux dans leur job avec témoignages et conseils à la clé.
Photo by Sarah Pflug from Burst
« Quand on vit pleinement et en conscience ce type de situation, alors on peut parler de bonheur, ajoute Diane Ballonad Rolland. Mais cet état est parfois vécu rétrospectivement. » Pris dans le mouvement du quotidien, on ne comprend que plus tard qu’on est passé à côté. « La plupart des gens n’en n’ont pas vraiment conscience, constate Anne-Solange Tardy, autrice du blog cachemireetsoie.fr qui interroge la question du bonheur. « On reconnait le bonheur au bruit qu’il fait lorsqu’il s’en va », écrivait Prévert. Mais ce n’est pas une fatalité ! On peut apprendre à identifier ce qui nous fait du bien. Et rien n’est figé. Bien au contraire ! » C’est le moyen d’ajuster en permanence sa place au travail. « Moi j’y parviens grâce à des exercices ou des questions du genre, qu’est-ce que je ferais de ma vie si j’étais libre financièrement ?, explique-t-elle. J’écris le quotidien que j’imagine jour après jour et cela m’aide à réfléchir à ce qui compte vraiment pour moi et à ce qui me donne des ailes. » Bien sûr, cette réflexion évolue en permanence. « On pense le bonheur comme un état durable qui s’inscrit dans le temps, note Diane Ballonad Rolland. Mais c’est impossible. L’état d’esprit, les ressentis, tout est fluctuant. » Pour prendre du recul, elle conseille de revenir sur les raisons pour lesquelles on a choisi le poste occupé afin de repérer ce qu’on recherchait à l’époque. « Savoir que ce que j’ai souhaité hier et ce que je veux aujourd’hui n’est pas pour toute vie, que mon activité est susceptible d’évoluer rend tout beaucoup moins grave et plus joyeux, confirme Anne-Solange Tardy. Si demain je réalise que je veux changer, je ne m’interdirai pas de le faire, ou du moins d’essayer ! »
Peut-on être heureux 100 % du temps au travail, j’en doute
Mais attention, le bonheur ne dépend pas que de nous. « Il y a souvent une hiérarchie, des contraintes, des comptes à rendre, insiste Diane Ballonad Rolland. Peut-on être heureux 100 % du temps au travail, j’en doute. Le bonheur est éphémère. Il faut savoir le saisir. En outre, l’environnement culturel, le contexte familial, l’éducation reçue ou le pays dans lequel on vit influent sur nos choix. » La responsabilité de l’entreprise est donc engagée puisqu’elle a des obligations vis-à-vis de ses salariés, mais l’individu et son environnement aussi. « C’est pourquoi il faut être actif et ne pas se laisser plomber par ce que la famille ou les collègues veulent pour nous !, témoigne Mehdi, 39 ans, cadre dans un groupe bancaire. Quand j’arrive moins facilement à faire face ou à dire non, mon caractère positif m’aide à résister. » Diane Ballonad Rolland insiste, « on doit prendre le risque de dire non pour ne pas être dans le désir des autres. Autre levier : quelle place accorde-t-on au travail dans sa vie ? On peut par exemple apprendre à gérer son temps pour se le réapproprier et réfléchir à ce qu’on est prêt à accepter ou pas. En reprenant la main, on agit sur le niveau de stress, sur son état mental. » C’est donc à chacun de trouver le bon équilibre. « Je ne veux pas me reposer sur mes acquis, résume Farid Mokhtari, community manager de 27 ans. Je cherche sans arrêt à m’ouvrir aux autres, à voyager. Je ne me mets pas en situation d’attente. Mon boulot me tient à cœur, me stresse et me fatigue aussi. Je relativise. La vie offre suffisamment d’espace hors travail pour vivre sa passion. Moi c’est la musique. C’est comme ça que je m’équilibre. »