Vous êtes salarié et vous voulez décrocher un diplôme ou une qualification, la meilleure solution : le CIF. Dispositif idéal pour changer de métier ou postuler pour un nouveau job, le congé individuel de formation permet aussi de relancer votre carrière. Avez-vous une chance d’obtenir un financement ? Existe-t-il des secteurs prioritaires ? Armel Guillet, directeur du développement et de la communication du Fongecif Île-de-France, répond aux questions de toutpourchanger.com.
TPC.com : Quelles sont les actions de formation financées en priorité par le Fongecif ?
Nous privilégions les projets avec changement professionnel radical à la clé, les reconversions au sens strict du terme, plutôt que les actions qui permettent de se perfectionner. Quant aux actions de formations de type développement personnel, elles sont ultra minoritaires puisqu’elles représentent moins de 1 % des projets financés.
TPC.com : Quelles sont les personnes qui ont le plus de chance de bénéficier d’un CIF (congé individuel de formation) ?
Le Fongecif favorise plutôt les personnes en deuxième partie de carrière, peu qualifiées au départ et qui souhaitent progresser, exemple les titulaires d’un CAP, BEP ou bac qui visent un diplôme de niveau équivalent ou supérieur mais avec à la clé une évolution vers un poste de cadre par exemple. Ceci dit, même si un profil bac+5 n’est pas prioritaire, il peut opter pour un diplôme de niveau bac+2 et décrocher un financement si la nature de son projet le justifie. Autre critère de priorité : travailler pour une entreprise de petite taille car il est plus difficile de monter un projet de formation et d’obtenir un financement auprès de sa boîte. En effet, rares sont les TPE ou PME à consacrer 20 000 euros au projet de formation d’un de leurs salariés. Dans les grands groupes, c’est différent.
TPC.com : Concrètement, comment le Fongecif parvient-il à s’organiser autour de ces critères ?
On a mis en place un système d’aide à la décision. Nos conseillers sont là pour apporter l’expertise sur les aspects qualitatifs du projet et vérifier que celui-ci tient la route, qu’il est cohérent et crédible, que la personne a une bonne représentation du métier ciblé et qu’elle s’est posé les bonnes questions, notamment sur les moyens de parvenir à réaliser son projet et que le projet de formation correspond bien au projet professionnel. De leur côté, les commissions composées des partenaires sociaux arbitrent au regard des priorités énoncées.
TPC.com : Privilégiez-vous des domaines d’activités, des métiers ou des secteurs ?
Rarement. Certes, on analyse le marché de l’emploi car ce sont des éléments d’éclairage, mais on ne souhaite pas consacrer plus de budget aux secteurs qui connaissent ponctuellement des pénuries de main d’œuvre. Il peut y avoir des retournements de situation, des évolutions structurelles à court ou moyen terme. L’exemple récent de bulles qui éclatent, de secteurs en plein boom qui connaissent des revers nous confortent dans cette stratégie. En revanche, on sait que certains domaines sont porteurs d’emplois par nature : hôtellerie, restauration, social, médical et paramédical… On accepte plutôt facilement les projets de salariés qui veulent devenir infirmier ou aide-soignant par exemple car on sait qu’il y a beaucoup de demande, y compris à long terme. Ceci dit, on traite les dossiers au cas pas cas et sur la base d’une approche individuelle. On peut donc financer le projet d’un salarié qui part vers un secteur qui n’apparaît pas comme porteur s’il a parfaitement préparé son projet ou qu’il y a une promesse d’embauche à la clé.
TPC.com : Financez-vous des projets de formation des salariés qui souhaitent s’installer à leur compte ?
On estime entre 5 et 10 % les projets de CIF qui donnent lieu à une création d’activité. C’est dans cette optique que nous avons un partenariat avec la BGE.
Pour tout savoir sur le CIF, à suivre
– Tout savoir pour décrocher le CIF
– Congé individuel de formation : que faire en cas de refus ?
– Trucs et astuces pour décrocher votre CIF
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– Se former, pourquoi est-ce si compliqué ?
– Comment financer un projet de formation ?
Une formule est intéressante mais n’offre pas de « garantie de financement » :
– choisir une reconversion stricte
– choisir sa 2ème partie de carrière pour faire la demande
– choisir de présenter un projet à des conseillers pour que eux les synthétisent à des commissaires
– choisir une offre amenant à une bonne employabilité
– choisir une formation du RNCP
Les possibilités semblent restreintes ? En cliquant, il n’existe que des solutions…