Parenthèse riche en remous intérieurs, le congé maternité peut être l’occasion de faire le point sur sa vie professionnelle. Et, pourquoi pas, se pencher sur un éventuel désir de changement.
Toutpourchanger.com donne la parole à Isabelle Fontaine, journaliste et auteure de Devenir mère et réussir sa vie professionnelle édité chez Leduc.
Certes, il y a le bonheur immense d’attendre un enfant, de créer ou agrandir une famille… Pour autant, le congé maternité n’est pas tout en sucre. Parenthèse à l’écart du monde bouillonnant de la vie active, un boulevard s’ouvre sur de potentiels épisodes introspectifs. On est assaillie de doutes, d’interrogations, d’incertitudes. On peut se sentir fragile, vulnérable, ballotée. A commencer par le fait de devenir mère. A chaque fois, c’est un saut dans l’inconnu. Impossible de savoir avant comment on va vivre l’événement. C’est un ouragan émotionnel que l’on traverse : on s’interroge sur sa propre relation à sa mère, à sa famille, la place du futur papa… On s’inquiète pour son couple, sa vie de femme, son travail. Comment concilier vie professionnelle et vie privée ? Vais-je encore assurer après ces semaines d’absence ? Ma carrière est-elle compromise ? Parfois, on remet tout en question : je n’ai plus envie de bosser, ce travail n’est pas fait pour moi…
Face à ces remous, pas de panique. Il est important de dédramatiser le manque de motivation, « grand classique » du retour de congé maternité. Il s’explique entre autre par le lien fusionnel qui unit la maman et son bébé. Le pédiatre Winicott parle de « préoccupation maternelle primaire », sortie de folie, d’obsession de la mère pour son nouveau-né. Etat très particulier dont l’apogée se situe aux trois mois du nourrisson puis décline en intensité. En général, dans les quatre semaines du retour au travail, tout rentre dans l’ordre. Si la baisse de régime perdure, c’est qu’elle cache peut- être un malaise plus profond.
Car il est vrai que le congé maternité, période de mutation psychologique, peut agir comme un détonateur à des envies/besoins de changement ou de réorientation professionnelle. Bien des mamans racontent comment, un boulot qui leur convenait avant, devient tout à coup inadéquat voire insupportable. On ressent le besoin d’aligner la nouvelle personne que l’on est avec ses nouveaux objectifs et valeurs.
Un moment privilégié pour faire le point. Que ces réflexions soient plus ou moins abouties, conscientisées, le congé maternité, retraite hors du temps et des contingences habituelles, constitue un moment privilégié pour faire le point. Il est intéressant de prendre le temps d’accueillir ces éventuelles remises en questions, même si parfois elles gênent, d’interroger ses repères, en valider certains, en éliminer d’autres, en laisser éclore de nouveaux. On peut mettre à profit cette période pour partir à la pêche aux informations dans des ouvrages spécialisés, des organismes d’emploi et de formation, sur internet, dans des salons, échanger avec ses proches ou même consulter un coach, mener un bilan de compétences… Se laisser inspirer, sans se mettre la pression. Toujours garder à l’esprit que ces mouvements intérieurs, même s’ils sont flous ou n’aboutissent pas dans l’immédiat, peuvent constituer une base pour un futur changement… ou un autre, auquel on avait pas pensé !
Devenir mère et réussir sa vie professionnelle, de Isabelle Fontaine, préface de Clémentine Autain aux éditions Leduc.
Diplômée de l’école de journalisme de Strasbourg (CUEJ), Isabelle Fontaine est journaliste freelance depuis une dizaine d’années. Elle a collaboré à divers titres de la presse écrite sur des sujets de société, de bien-être, de voyage, de culture. Parmi eux, TéléObs (Nouvel Observateur), Hôtel & Lodge, Paris Capitale, Femme Actuelle, La Croix, et VSD. Elle est également maman de trois enfants.
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je suis également nourrice au domicile des parents en garde partagée et ne souhaite pas retourner travailler chez ces personnes à la fin de mon congé maternité (ils m’ont d’ailleurs déjà remplacée)
Je ne prendrais pas le risque de faire un abandon de poste.
Pour être sûre de pouvoir toucher les indemnités chômage, j’ai négociée une rupture conventionnelle avec mes employeurs. il s’agit simplement d’un licenciement voulu et accepté par les 3 partis.
Bonjour,
je suis dans un embarras total je suis nourrice au domicile des parents en garde partagée je suis presque à la fin de mon congé maternité, reprise prévue le 14 Juin 2012.mon retour n’arrange pas mes employeurs( il faudra refaire réadaptation des bébés, de plus j’ai un risque d’absence répétée en effet mes enfants sont tous petits et tombent souvent malades), moi non plus je ne voudrais pas reprendre je souhaite m’occuper de mes enfants ils sont quatre âgés de 6ans,3ans ,2ans , et3mois. puis je faire un abandon de poste à la fin de mon congé maternité je ne me présente pas au poste c’est ce que mes employeurs me propose comme solution j’aurais le droit au indemnités chômage et a la formation professionnelle?merci pour votre réponse.