Vous travaillez dans la Fonction Publique et vous en avez assez, que faire ? Elisabeth, enseignante depuis 20 ans, sature. Elle écrit à toutpourchanger.com : « Je me lasse de la gestion des élèves. Depuis 4 ans , Je songe à une autre carrière. Mais quitter l’éducation nationale actuellement: est-ce judicieux ? » Nous avons interrogé Rémi Boyer, fondateur de l’association apresprof.org, portail dédié aux enseignants en quête d’une seconde carrière.
« Avant de quitter ou non l’Education Nationale, il est important de faire le point sur les compétences que vous y avez développées, et sur les activités qui vous intéressent, afin de mieux déterminer si l’évolution de carrière que vous envisagez peut s’effectuer dans la Fonction Publique, ou en dehors.
Est-il judicieux de quitter ce statut sécurisant de fonctionnaire actuellement ? En ces temps d’austérité, la garantie d’un salaire à la fin du mois et un confort de vie indéniable (flexibilité de votre emploi du temps et 16 semaines de congés scolaires) ne sont pas à négliger. Tout dépend de votre projet, de votre motivation, de votre personnalité. Une mobilité suppose une prise de risque car elle peut être synonyme d’un déménagement, ou d’une diminution de vos revenus dans certains cas.
Nous vous proposons plusieurs solutions, selon que vous souhaitez ou non rester fonctionnaire :
- La 1ere solution est de prospecter un emploi en détachement dans l’une des structures de l’Education Nationale, ou dans un autre ministère*. Le détachement est un risque limité, vous permettant ainsi de « tester » votre capacité à l’affronter : vous perdrez votre poste actuel, vos points de barème, en étant recrutée sur un emploi de nature administrative correspondant à vos compétences, 38h30 par semaine en perdant vos congés scolaires.
- La 2e solution est de tenter un nouveau concours de l’Education nationale (chef d’établissement, inspecteur…) ou d’une autre fonction publique, afin de conserver le statut de catégorie A. Par concours externe ou interne, vous serez reclassée dans le nouveau corps à un indice égal ou supérieur à l’actuel, mais vous perdrez bien sûr les congés scolaires et travaillerez au moins 38h30 par semaine.
- La 3e solution est de reprendre des études pour envisager une mobilité dans le privé. Vous obtiendrez à cet effet plus facilement une disponibilité qu’un congé formation, qui suppose de rester au service de l’Etat. En disponibilité, pour perdez votre poste actuel et vos points de barème et n’êtes bien sûr plus payée, sans pouvoir prétendre aux indemnités chômage car les fonctionnaires ne cotisent pas aux Assedic, mais vous conservez la possibilité de revenir enseigner. Cette solution suppose de disposer d’un capital pour financer une reprise d’études à plein temps… Une fois à la retraite, vous bénéficierez d’une part d’une pension de retraite de l’Etat, et une du privé, calculée différemment : il est très important d’évaluer cette question avant de « sauter le pas ».
- La 4e solution est de créer votre auto-entreprise tout en demeurant à plein temps, temps partiel ou mi-temps dans votre emploi actuel. Il est possible de devenir auto-entrepreneur sous forme d’un cumul d’activités accessoires, dès lors que l’activité ne dépasse pas 6h par semaine, et de la conserver toute sa vie, si l’administration vous y autorise. Si vous souhaitez exercer cette nouvelle activité au moins sous la forme d’un mi-temps, il faudra choisir au bout de 3 ans maximum entre démissionner ou tout arrêter. A noter que depuis fin mai 2009 vous pouvez bénéficier en démissionnant d’une Indemnité Volontaire de Départ dès 10 ans d’ancienneté, si vous avez un projet personnel, ou celui de créer votre entreprise. Vous pouvez ainsi obtenir jusqu’à deux années de votre salaire actuel. »
* L’ouvrage Enseignant… et après ? : Comment se préparer et réussir sa seconde carrière de Rémi Boyer paru aux Editions Les Savoirs Inédits vous informe sur la grande variété de ces postes, et leurs conditions d’emploi.
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Bonjour, actuellement en congé parental, je souhaite changer de métier pour des raisons de santé, je suis dans la fonction publique territoriale titulaire de mon poste.
Je ne suis pas reconnue inapte mais si je continue mon métier je pourrais le devenir je souhaiterai faire une formation dans le secrétariat médical et je cherche un moyen de financement à part mon employeur actuel.Faut il démissionner de la fonction publique? Pouvez vous me dire à qui faut il que je m’adresse? Et quelles sont mes possibilités? D’avance merci.
bonjour,
Existe-il un âge limite pour passer un concours de la fonction publique, et un âge limite pour postuler à un emploi dans la fonction publique ?
J’ai 53 ans…
Moi je suis fonctionnaire de police depuis 13 ans et j’ai fait le tour, je n’en peux plus
je souhaite reprendre mes etudes pour devenir responsble de vie scolaire mais je n’ai qu’un DEUG ?
Y a t il des policiers dans mon cas
Salut !
Je suis fonctionnaire administrative à l’éducation nationale ! Et oui en plus des profs il y a des administratifs et des élèves ! J’ai remis le mardi 3 janvier 2012 ma lettre de démission à ma hiérarchie ! aux profs qui pensent que c’est le nirvana chez les administratifs désolée c’est aussi Merdique, les suicides et les dépressions existent aussi dans nos rangs ! Mais bien évidemment à part les profs rien n’existe ! Alors à ceux qui pensent que quand on échoue en tant que prof on sera mieux on oubli ! Moi je suis très heureuse de m’éloigner de cette bande d’enfants gâtés (les profs !) et ces horribles mômes et leur parents chiatiques !! En tout cas je ne veux pas devenir prof, pour ne pas devenir comme eux !!
bonjour,
Je suis également enseignante en lettres modernes depuis 17 ans, plus par hasard que par vocation. Je reconnais m’y être épanouie (je suis dans le privé donc moins de difficultés quand même) et avoir aimé ce que j’ai fait. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression d’en avoir fait le tour et, surtout qu’on ne va pas dans la bonne direction (mais ça, c’est encore un autre problème) et depuis quelques temps, l’envie de passer à autre chose me trotte dans la tête.
Je viens d’avoir 40 ans et j’ai décidé que ce serait l’année des grandes décisions, du changement. Et de ce fait, j’ai contacté l’organisme de formation attaché à mon établissement qui s’occupe aussi de reconversion. Ils m’ont alloué des séances avec une psy qui m’a aidé, dès le premier entretien à déterminer mes envies et mes possibilités. Je sais aujourd’hui que je veux travailler dans l’humanitaire, concevoir et suivre les projets. Pour cela, je devrai suivre une formation et reprendre des cours d’anglais. Rien d’impossible en soi d’autant que je suis très motivée. Mais voila, le reste est encore très flou: La validation des acquis pour un enseignant est il possible? Puis je trouver un financement pour cette formation? Quelles sont mes possibilités de congés pour ce faire: congé individuel de formation ou autre?…etc
En somme, quelles sont les étapes obligatoires, administratives ou autres, pour une reconversion de ce genre?
merci de l’aide que vous voudrez bien m’apporter
Bonjour
Noë a bien programmé sa reconversion. En effet, 15 ans d’ancienneté est le minimum requis pour prétendre, lorsque l’âge de la retraite arrive, à une pension civile de la part de l’Etat, qui s’ajoutera à celle des autres régimes, avec un montant souvent bien plus intéressant, à équivalence de durée travaillée pour un salaire similaire. Ensuite, la disponibilité est un vrai parachute, un garde-fou, permettant de se lancer dans l’aventure d’une autre forme de mobilité, extérieure à la fonction publique, tout en se réservant la possibilité, en cas d’échec, de retourner dans l’enseignement. C’est une bonne stratégie.
Nyfée ne s’est pas beaucoup étendue sur son projet, mais semble se sentir en sécurité dans la fonction publique, où les possibilités de mobilité sont bien plus diversifiées qu’on ne le pense de prime abord, car l’erreur d’appréciation que font souvent les agents publics en envisageant leur mobilité, c’est d’ignorer toutes les fonctions des autres ministères que celui où ils sont affectés. Ainsi, la mobilité statutaire, la mise à disposition, le détachement, sont des voies très sécurisées qui facilitent des trajectoires professionnelles intéressantes, sous forme de « sauts de puce », « d’étapes », sans qu’elles prennent forcément un caractère définitif.
Laurette a attendu 51 ans pour envisager une mobilité. On ressent plus une forme de résignation qu’une réelle envie, puisqu’elle exprime sa fatigue de voir l’institution se dégrader. Elle recherche une nouvelle motivation, l’envie d’être de nouveau enthousiaste, en mêlant travail et bien-être. Alors quelles solutions ?
– Changer de lycée par une mutation pour changer d’environnement, de collègues, de chef d’établissement : un nouvel endroit, c’est un nouveau projet,
– Changer de niveau d’enseignement, en allant enseigner en BTS par exemple dans le cadre des postes spécifiques proposés chaque année au niveau national et académique,
– Concevoir de nouveaux projets pédagogiques, en créant une mini entreprise dans son établissement, afin de familiariser ses élèves avec le monde de l’entreprise,
– Se lancer dans la création d’une entreprise de couture, en statut d’autoentrepreneur dans un premier temps, à l’image du parcours de carrière réalisé par Gwenn Suanez qui a témoigné dans la rubrique seconde carrière du Café Pédagogique (situé en fin d’article): http://www.cafepedagogique.net/leme…
– Poursuivre deux carrières en parallèle : un mi-temps dans l’enseignement, dans un nouvel établissement, et un mi temps sous forme d’auto-entreprise de couture, cette deuxième expérience pouvant constituer aussi une bonne expérience pédagogique à utiliser dans le cadre de son enseignement, puisqu’elle doit préparer ses élèves à l’insertion professionnelle.
Dans tous les cas, il est important, avant de démarrer un projet, d’en cerner les contours, de déterminer ce que l’on souhaite vraiment, en réfléchissant bien aussi à ce que l’on est prêt à abandonner, car une reconversion est un bouleversement, une remise en question de soi et de ses capacités et compétences, une mise en avant, et il est capital de réaliser un bilan, pas forcément d’une très longue durée. Un bilan des compétences acquises et de celles qui sont transférables, une évaluation des éventuelles formations à réaliser, en rencontrant d’abord des professionnels exerçant le métier envisagé, avant de s’engager dans un processus, souvent coûteux, de formation certifiante ou diplômante. Enfin, si nécessaire, rechercher un accompagnement, qui peut être réalisé d’Aide aux Profs par exemple, mais aussi de toute autre structure, associative ou non.
Cordialement,
Rémi Boyer pour Aide aux Profs
Je suis enseignante depuis 1983, en lycée professionnel dans la mode, j’ai aujourd’hui 51 ans et je suis fatiguée de voir les institutions se dégrader. Je souhaiterais retrouver l’envie de me retrouver au travail, quelle solutions????
C est exactement ma situation: la fonction publique!!
Il faut absolument que je lise cet article plus en profondeur
J’ai travaillé pendant 15 ans dans la fonction publique, où je m’ennuyais à mort! Mais tant que mes enfants étaient petits, c’était pratique, à cause des horaires. Quand mon dernier, mon fils, a eu trois ans, je suis partie. Mais, pour faire plaisir à mon entourage, je m’étais mise en disponibilité. Et bien sûr, je n’ai jamais réintégré…Et j’ai rejoint le domaine des plantes, une de mes passions.