Pour gagner en autonomie et échapper à l’ennui, certains décident d’exercer deux ou trois métiers ou de jongler avec différents statuts. En langage média, on appelle ça des « slasheurs ». Vous aussi, devenez un pro du zapping professionnel !
S’il est possible d’explorer d’autres pistes que le CDI pour décrocher un job, on peut aussi opter pour le cumul d’activités ou de statuts et devenir un « slasheur ». D’où provient ce terme sorti récemment du chapeau des médias ? Du signe slash, la barre oblique (/) de l’ordinateur qu’on utilise pour séparer différents éléments. Autre expression pour nommer ce type de cumul professionnel : le « multi-tasking ». Il n’existe pas d’équivalent en français hormis le mot multitâche qui veut dire la même chose, mais en moins anglais. Vous me suivez ? Pareil pour « slasheur » moins ingrat et plus anglais que cumulard. En tout cas, « slasheur », ça claque bien génération Y !
Pas si original que ça
Donc, la presse en parle. Dans M, le magazine du Monde daté de janvier dernier, un article sur le thème des « slasheurs » met l’accent sur une la fin hypothétique du règne du CDI. Mais venons en au fait. Avant d’être une tendance pour magazine hype – branché pour les has been, enfin les ringards quoi… –, c’est surtout une piste pour rebondir. D’ailleurs, est-ce vraiment un phénomène nouveau ? Bien des agriculteurs « slashent » depuis longtemps sans même le savoir ! Gérer des hébergements touristiques type chambre d’hôtes ou table d’hôtes en plus d’activités agricoles multiples, n’est-ce pas aussi un type de cumul. Bref, on indique fréquemment que les adeptes de ces nouvelles formes de travail ont entre 25 et 35 ans. Pourtant, cela n’est pas réservé aux trentenaires, ni même aux CSP+ (catégories socioprofessionnelles supérieures), genre cadre sup’ même s’ils sont souvent plutôt diplômés. Parmi les activités exercées, l’une d’entre elles est souvent liée à une passion : création, artisanat, paysage, environnement, humanitaire… Mais ce n’est pas obligatoire non plus.
Choisir de ne pas subir
Choisir le cumul d’activités se révèle souvent stratégique. Beaucoup d’entre nous ont renoncé à l’idée du plein emploi ou fuient la mainmise d’une hiérarchie étouffante, insupportable au quotidien. D’autres recherchent variété et mouvement. En cumulant ainsi, ils parviennent à mener de front plusieurs carrières, l’une répondant à leurs aspirations profondes, l’autre permettant d’atteindre l’équilibre économique. Pour ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, ils surfent entre salariat, indépendance, auto-entrepreneuriat, intermittence, droits d’auteur… N’en jetez plus ! Ils sont comptable et conteur, traducteur et musicien, consultant marketing et photographe ou assistant maternel et illustrateur. Il y en a qui choisissent de créer leur propre site Internet en se faisant aider par des sociétés comme maxilia.fr pour optimiser leurs publicités et engranger des rentrées d’argent. Pour tous ceux qui optent pour ce genre d’activités multiples, c’est aussi le moyen d’associer travail et plaisir et de s’assurer le maximum d’autonomie.
Devenir un « slasheur » sachant « slasher »
Pourquoi en effet ne pas savourer la sécurité qu’offre le salariat grâce à un temps partiel tout en cumulant avec des missions ponctuelles. Cette formule permet par exemple de multiplier les relations et les styles de missions. Sachez néanmoins que cela implique souvent des horaires à rallonge. Dilettantes, passez votre chemin ! Pour garantir un minimum d’activités, il faut multiplier les contacts ou les démarches par le nombre de métiers exercés. Indispensable donc de bien gérer son emploi du temps pour que l’activité qui rapporte le plus n’empiète pas sur celles qui tiennent vraiment à cœur. Pour cela, balisez clairement des plages horaires. Enfin, prenez soin de ne pas trop brouiller les cartes afin que vos interlocuteurs s’y retrouvent. Il suffit de bien délimiter vos différentes missions. Utilisez par exemple plusieurs adresses mail ou rédigez plusieurs CV en fonction de vos quelques casquettes. C’est un peu plus de travail, mais quand on aime, on ne compte pas.
Bonjour,
Je vois qu’on se retrouve dans notre manière de définir le « slash » 🙂
Ce phénomène n’est effectivement pas nouveau. Mais je crois que certaines personnes avaient « besoin » que l’on mette un mot sur ce qu’elles font. Car notre société a tendance à assimiler la réussite aux parcours carriéristes où l’on entre junior et on fini en haut de l’échelle. Les personnes qui cumulent plusieurs activités -les slasheurs- ont tendance à être incompris : « Pourquoi te mets-tu en temps partiel alors que tu gagnes super bien ta vie avec ce CDI ? Tout ça pour faire quelque chose qui ne va pas te rapporter beaucoup. »
Je crois donc que le mot « slasheur » permet d’assumer davantage la multi-casquettes. A mes yeux, c’est également la traduction du fait qu’on considère maintenant que « slasher » peut être quelque chose d’épanouissant. Il ne s’agit plus de cumuler plusieurs petits jobs pour faire les fins de mois. Mais de faire le choix délibérer d’avoir plusieurs activités, pour nourrir ses différentes envies et ses besoins financiers. 🙂