Aujourd’hui, Sangita Tripathi, jeune quinquagénaire, gère sa cuisine de main de maître. Pourtant cette ex-athlète de haut vol n’y était pas préparée. L’escrimeuse, détachée sportive de la police nationale pour laquelle elle est titulaire du concours, sélectionnée aux jeux olympiques, habituée des podiums, a même poursuivi de longues études en obtenant un DEA relations internationales. « Alors que la cuisine a toujours été une vocation !, témoigne-t-elle. Quand j’étais étudiante, j’ai travaillé dans le fameux restaurant la Tour d’Argent. On m’a proposé de rester mais mes projets sportifs et mes études étaient prioritaires. Je n’ai fait qu’y revenir, d’abord en passant en candidat libre le CAP cuisine en 2003 puis en bossant ensuite dans de bonnes maisons à Marseille et Paris. En 2006, j’ai remis le couvert avec un CAP pâtissier. Un chocolatier parisien qui m’avait invité en tant que sportive au salon du chocolat m’a embauchée.
Incomprise par son entourage, elle persévère
Personne ne comprenait pourquoi j’avais choisi ce métier artisanal car pour eux, ce n’était pas bien. » Comme elle rêve de monter une boîte depuis toute petite, en 2013, elle a créé son entreprise de sous-traitance pour professionnels à Champigny-sur-Marne. « Puis très vite, j’ai organisé des buffets pour particuliers, relate-t-elle. Aujourd’hui, le bilan est positif. Je réussis à dégager des bénéfices. » Pour réussir sa reconversion, elle conseille de se faire accompagner par des organismes spécialisés et des entrepreneurs. « Il ne faut pas se lancer à l’aveuglette, poursuit-elle. Avant d’arrêter l’escrime, j’ai regardé de près les risques encourus ou comment me former. C’est une chance en France de pouvoir bénéficier d’aides à la création. J’aime être mon propre chef. Avoir la vision globale de l’activité. Et avoir le retour des gens, c’est gratifiant ! »
Son site Rue de l’étoile
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