Après avoir longtemps vécu et travaillé en banlieue, Pascal et Agnès ont déménagé en Corrèze. Aujourd’hui, ils tiennent deux boutiques. Heureux !
À l’origine, Pascal, Agnès, respectivement 55 et 48 ans, et Clara leur fille de 7 ans, vivent à Corbeil-Essonnes. Lui a monté une boutique de déco. Sa conjointe est responsable des relations publiques du théâtre d’Ivry. Chaque année, ils passent des vacances en Corrèze d’où est originaire Agnès et où vivent ses parents. « J’ai trouvé la région super sympa ! A chaque fois qu’on devait rentrer, c’était un crève-cœur », témoigne Pascal. Quand Clara est née, Agnès a choisi d’interrompre sa carrière et n’a pas souhaité reprendre. « Elle a négocié un licenciement. C’est là que l’idée de monter un projet en Corrèze nous est venue ». Leur objectif : gagner en qualité de vie.
Test
« On s’est d’abord demandé si ouvrir une boutique dans le coin était viable. On a contacté le collectif Ville Campagne puis une personne chargée de l’accueil des nouveaux arrivants. Pour tester mon activité pendant les deux mois d’été, elle m’a proposé de me prêter un local commercial à Argentat, commune de 3 000 habitants située à 20 kilomètres de Tulle. J’ai descendu des objets de la boutique. C’est vrai qu’avant ce coup d’essai, je doutais du succès de mes produits auprès de la clientèle locale. Et ça a super bien marché ! On a plein d’idées reçues sur la province, le plus souvent fausses ». De retour à Paris, le couple décide de franchir le pas. « Le temps de liquider mes affaires et on est arrivés au printemps 2008 ».
Conseils
Afin de limiter les risques, ils optent pour une maison en location. Ils étudient dans les moindres détails toutes les dépenses à envisager, épluchant les offres, comparant les propositions, jusqu’à décider de changer de mutuelle. Clara a intégré l’école au début du troisième trimestre. « On a profité qu’elle était encore petite pour prendre notre décision. On lui a expliqué notre projet pour la préparer à bouger ». Seul problème, Agnès ne parvient pas à décrocher un job. Alors ils décident d’ouvrir une seconde boutique à Tulle. « Même si l’hiver, le rythme ralentit, les affaires tournent ». Comme la région incite la population à s’y implanter, le couple a bénéficié d’un tas d’aides : mise en contact, conseils, primes des collectivités, prêts à taux zéro. Au final, ils ont sorti de leur poche 40 000 euros. « Un quart pour le déménagement, le reste pour le montage de l’entreprise. Pour ne pas se planter, limitez l’investissement de départ. Ne vous lancez pas à l’aveuglette. Sachez vous entourer et prenez le temps d’échanger ».