Marre de sombrer dans le marasme ambiant ? Envie de contrer les adeptes du « c’était mieux avant » ou ceux qui répètent que tout va mal, que le pays décline, que notre belle Europe est à l’agonie, que le monde entier est au bord du gouffre ? Comment agir pour s’offrir d’autres perspectives ?
En 2004, le Premier ministre de l’époque reprenait à son compte les paroles d’une chanson du moment : « Il arrive parfois que ton moral se casse. Pour ça, moi j’ai trouvé un remède efficace. La positive attitude ». Pour cause d’excès de philosophie libérale, on s’est à juste titre moqué de l’esprit. Autre temps, autre préoccupation, autre préconisation, sur la difficile et grave question de l’avenir de notre planète, l’astrophysicien Hubert Reeves déclare aujourd’hui : « Si on dit que c’est foutu, c’est vraiment foutu ! »*. Je ne suis pas loin de penser la même chose. Il est dommage d’utiliser la méthode Coué à mauvais escient, non ? Ce mois-ci, Management, magazine dédié aux cadres, scande d’ailleurs « C’est le moment de positiver ».
Une troisième voie : la détermination
Déjà en avril 2008, Psychologies magazine titrait « Penser positif » avec recettes en tous genres et conseils plus ou moins efficaces pour garder le moral. Après tout, il ne coûte rien d’essayer de voir les choses du bon côté, même si, je vous l’accorde, ça n’est pas toujours évident. En tout cas, ce parti-pris tranche nettement avec le climat actuel. Alors, pessimisme cultivé ou optimisme béat ? Hubert Reeves, encore lui, réagit au fatalisme ambiant* : « Quand Jean Monnet se battait pour faire l’Europe dans les années 1950, on lui demandait : « Êtes-vous pessimiste ou optimiste ? » Il répondait : « L’important c’est d’être déterminé. » C’est un bel exemple de l’attitude à prendre. Si on baisse les bras, on participe à la chute. » Bien dit. Même si elle ne tombe pas du ciel, la détermination est sans nul doute une des clés pour changer le monde, ou plus modestement, le cours de notre destin. Reste juste à savoir comment gagner en détermination.
*Dans le magazine Elle du 21 février dernier titré « Et si on vivait autrement », Hubert Reeves répond à Marion Cotillard, la nouvelle égérie écolo.
bonne fete les amis 🙂 merci
je passe souvent sur ce blog jadoooore cette facon de voir les choses
@ Amande : Merci pour ce très sympathique commentaire !
Je trouve que c’est important et nécessaire de parler de détermination plutôt que d’optimisme et surtout de pessimisme. L’énergie ça aide bien. En avoir besoin pour pouvoir changer ne veut pas dire pour autant qu’on est responsable de tout tout le temps. J’aime bien ce site. C’est plein de soleil et pas con! Ca change…
C’est vrai qu’être déterminée et optimiste, c’est beaucoup plus difficile que de se laisser aller au pessimisme. J’ai parfois du mal à être optimiste mais je me rends compte que l’être me rend la vie plus facile.
Léonard Cohen disait : « Un pessimiste c’est celui qui attend la pluie. Moi, je suis déjà mouillé. »
Personnellement, je me considère comme étant un « pestimiste ».
Bonjour. Il y a une troisième voie : ni pessimiste, ni optimiste. Il est de la nature des bulles d’éclater : c’est ainsi, ce n’est ni triste ni réjouissant, ni négatif, ni positif.
Il n’y a pas non plus de camp à choisir, ni de magazine de management à lire. Il n’y a pas non plus à se montrer déterminé : ce serait une tension inutile, si nos pensées et nos actes sont inspirés par une authentique sérénité. Quand le vent souffle, il souffle, quand il s’arrête, il s’arrête : c’est tout. Et ce n’est pas de l’inertie, puisque les responsables de la situation présente étaient tout sauf inertes, en plus d’être tout sauf raisonnables.