Pas facile de trouver sa voie professionnelle quand on ignore tout du monde du travail et de la réalité des métiers. Pourtant, chaque année, des milliers de jeunes sont confrontés à cette question. Vous qui connaissez la difficulté de choisir, vous pouvez les accompagner dans leur orientation, sans jamais décider pour eux.
Souvenez-vous de la grande époque où vous deviez choisir votre filière, un diplôme, des études, un métier. Quelle angoisse ! Comment décider de son avenir professionnel quand on ignore les possibilités qui s’offrent à nous. Quelle décision prendre quand on ne sait pas ce qui nous attend. On imagine la gravité de l’échéance et l’impact d’un tel choix sans pour autant en évaluer les conséquences exactes à terme. Aujourd’hui, c’est au tour de votre enfant ou d’un de vos proches de passer par cette épreuve cruciale.
Pas de pression !
Certes, rien ne nous empêche de débattre du niveau d’efficacité des professionnels de l’orientation en milieu scolaire et des moyens qui leurs sont alloués. Mais ce n’est pas l’objet ici. Vous avez un rôle capital à jouer. Objectif : permettre à votre enfant d’opérer un choix conforme à ses aspirations et à son profil. Si de but en blanc, vous lui demandez « tu as envie d’exercer quel métier ? », il risque de ne pas pouvoir vous répondre. De mon côté, j’ai mis tellement de temps à me décider qu’un jour mes parents m’ont offert un tee-shirt où l’on voyait une autruche la tête dans le sable avec une bulle au-dessus qui disait : « Je réfléchis ». Parlez-en mais sans mettre la pression.
Favoriser l’échange
La discussion doit être ouverte. Efforcez-vous de vous mettre à sa place et de favoriser l’échange, sans interventionnisme à outrance. Vous n’êtes pas neutre et vous allez tenter de l’influencer, c’est sûr. Même inconsciemment. Alors méfiez-vous de vous ! Sachez aussi que le bulletin scolaire n’est pas le meilleur indicateur pour entrevoir l’avenir d’un enfant. C’est lui qui doit réfléchir et formuler. Quels sont ses centres d’intérêts ? Qu’est-ce qui le motive, non pas en terme de profession mais plutôt d’activités en général ou de style de vie : travailler dehors, se lever tôt, imaginer, fabriquer, observer… ? Questionnez-le sur ce qu’il n’aimerait pas vivre. Plutôt que de lui expliquer ce qu’implique l’exercice de tel ou tel métier, incitez-le à accéder à l’information. D’ailleurs, vous ignorez vous-même la réalité d’un grand nombre de métiers. Alors méfiez-vous de vos propres représentations, parfois erronées.
Des idées pour vous aider
Des moyens pour mieux connaître une activité, il en existe plein : des ouvrages ou articles sur le métier évoqué, une vidéo, le site de l’Onisep Mon orientation en ligne en regorge… Autre solution : mettez-le en contact avec une personne qui exerce la profession qui l’intéresse. Visiter un salon permet d’accéder à ces professionnels et d’élargir le champ des possibles. Pourquoi ne pas l’accompagner la première fois s’il le souhaite. De même, s’il y a démarche à mener pour s’informer sur une filière, impliquez-le.
Lorsque se présente l’occasion d’un stage en entreprise, ne ratez pas le coche. C’est un moment privilégié pour découvrir un métier et un univers de travail. Pas de stage au sein de vos services ou de ceux d’un proche si ça n’a pas d’utilité. J’insiste, méfiez-vous des choix induits, guidés par les parents ou les proches. Ils poussent certains d’entre nous à prendre des décisions en réaction, dans le but de s’y opposer. Autre risque : que l’enfant laisse tomber son cursus en cours de route. Aidez-le plutôt à décrypter ses envies, à trouver les pistes par lui-même et à formuler des choix qui lui sont propres. Sacré challenge dont vous serez fier un jour.
Yves Deloison