En France, contrairement à d’autres pays, la création d’entreprise par les femmes reste minoritaire. Pourtant, quand elles se lancent, elles réussissent !
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Le constat est sans appel : la part des femmes parmi les créateurs ou repreneurs d’entreprises est nettement inférieure à celles des hommes. Toutes les enquêtes le confirment. Principale raison invoquée : il leur est toujours difficile de concilier entrepreneuriat et vie familiale, la répartition des rôles étant encore marquée par des représentations stéréotypées. Les femmes continuent en effet à prendre en charge l’essentiel des tâches domestiques et consacrent plus de temps aux enfants le cas échéant. Ceci explique en partie que nombre de créatrices n’ont aucune activité professionnelle dans l’année précédant la création de leur entreprise.
Ça change peu
La part des femmes dans la création d’entreprises en France reste largement inférieure. Il est clair que l’économie française se prive d’un réel potentiel de développement puisqu’il existe une corrélation entre le niveau de création d’entreprise et la croissance. D’autant que la croissance des emplois des entreprises qu’elles dirigent y est supérieure à la moyenne de l’ensemble des entreprises. Une politique volontariste s’impose pour que ça change, interdire la discrimination dans l’attribution des crédits bancaires par exemple. Il serait aussi temps que les femmes investissent d’autres secteurs que le tertiaire. Dans l’hexagone en effet, la plupart des créations portées par des femmes concernent le commerce, les services aux particuliers, l’éducation, la santé et le social et peu les secteurs plus porteurs de l’industrie, de la construction et du transport.
Lever les résistances
Il faut dire que les résistances sont nombreuses. Elles disposent de moyens inférieurs aux hommes pour réaliser leur projet, les ressources financières en particulier. Or, une bonne capitalisation initiale est un facteur important de pérennité pour l’entreprise nouvellement créée. Des femmes sollicitant un crédit s’entendent cependant encore demander l’aval du mari par le banquier ! Face aux financiers et aux décideurs, les femmes qui désirent créer voient remettre en cause leur légitimité entrepreneuriale. Dans l’univers de l’entrepreneuriat, le modèle de référence est encore masculin.