Qu’il s’agisse de retrouver son poste ou de changer de voie, retourner au travail après avoir combattu la maladie n’est pas une mince affaire. Interview d’Anne-Marie Waser, sociologue et autrice de Que font dix millions de malades ? (Ed. Erès)
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Le cancer change-t-il le rapport au travail ?
Souvent, le niveau d’ambition et l’investissement deviennent plus raisonnables. Je me souviens de Malek, un cadre d’origine maghrébine qui associait son cancer à son poste. Lui qui se disait depuis toujours que pour réussir parmi les français, il devait bosser, il a réussi à changer son rapport au travail. Après son cancer, il a saisit l’opportunité d’un plan de licenciement pour devenir prof.
Est-ce plus difficile quand on occupe un emploi physique ou en bas de l’échelle sociale ?
Les entreprises prennent rarement en considération leurs difficultés, même quand ils sont reconnus travailleurs handicapés. On les essore, puis on en prend d’autres. Si on a mal au bras, pourquoi continuer à nettoyer les vitres alors qu’on peut faire autre chose ? On aimerait que les problèmes soient discutés avec l’employeur afin de trouver des solutions.
Quel intérêt pour l’entreprise d’adapter le poste ?
Les personnes vulnérables humanisent l’entreprise et ne les privent pas d’une bonne productivité, au contraire. Le malade n’a pas à se transformer en surhomme. C’est simple à comprendre intellectuellement mais tellement difficile à faire entendre dans les pratiques.
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