Les résultats de plusieurs recherches tendent à démontrer que ce sont les émotions positives, telles que la joie, la sérénité, l’excitation provoquée par l’exécution de tâches que l’on aime, qui, au contraire, créent le succès.
Sylvie Gendreau, Polytechnique Montréal
Cette chronique se nourrit des recherches et rencontres publiées sur mon site Les cahiers de l’imaginaire.
Si quelqu’un vous disait que le bonheur est la condition sine qua non de la réussite, vous lui feriez remarquer que selon vous, ne lui en déplaise, ce serait plutôt le contraire. C’est le fait de réussir qui vous conduira à vous sentir heureux.
En général, à tout le moins en Occident, on pense que ce n’est qu’à force de travail que le succès finira par se matérialiser. Dans les faits, la poursuite du bonheur par le biais d’un labeur acharné fait, dans plusieurs cas, long feu.
Les résultats de plusieurs recherches tendent à démontrer que ce sont les émotions positives, telles que la joie, la sérénité, l’excitation provoquée par l’exécution de tâches que l’on aime, qui, au contraire, créent le succès.
Émotions positives
Les gens heureux sont en général plus satisfaits de leur vie professionnelle. Ils sont appréciés de leurs pairs qui les appuient et les aident dans la réalisation de leurs tâches. Par exemple, dans le domaine de l’assurance, les commerciaux qui ont une attitude positive vendraient 37 % plus de contrats d’assurance que leurs collègues.
Les individus qui ont des émotions positives ont tendance à s’engager de manière plus affirmée envers l’entreprise qui les emploie. De plus, ils s’absentent moins. Ils ont tendance à se fixer des objectifs plus ambitieux et à faire preuve de persistance face à des défis importants. Ils ont une opinion plus favorable d’eux-mêmes et de leurs proches. Ils croient en leur réussite et leurs attentes paraissent plus réalistes.
Lisa Walsh a passé au crible plus de 170 études sur le sujet et elle est convaincue que le bien-être et une attitude positive sont des gages de succès dans la poursuite d’une carrière.
Mais il ne suffit évidemment pas, pour une entreprise, de n’employer que des gens heureux, ou de s’acharner sur ceux qui ne le sont pas pour qu’ils le deviennent. De telles stratégies ont l’effet inverse. Les entreprises auraient plus de chance de succès en instaurant, avec tact et patience, une culture de bienveillance et de gratitude.
Projets personnels
La clé résiderait peut-être ailleurs. Il s’agirait d’explorer, entre autres, ce qui est à l’origine du sentiment de bien-être qu’éprouvent les individus qui ont une attitude positive envers la vie.
Une étude canadienne met en lumière les liens qui existent entre le bien-être et la motivation intrinsèque d’un individu qui s’est fixé un but qui lui correspond et auquel il croit.
Les résultats de l’étude indiquent que la poursuite d’un but « autonome » qui résulte d’un choix personnel est un bon facteur de prédiction à la fois du bien-être et de la satisfaction qui découle du fait de pouvoir se réaliser.
Il n’y a sans doute rien d’étonnant dans tout cela. Mais il est intéressant de se faire rappeler par des études méthodiques que la réalisation de soi en concrétisant des projets qui nous correspondent et qui nous tiennent à cœur constitue des besoins humains fondamentaux.
Comment inviter le bonheur dans sa vie ? Voici un petit exercice pour vous y aider !
Sylvie Gendreau, Chargé de cours en créativité et innovation, Polytechnique Montréal
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.