Choisir d’être au chômage – « quelle drôle d’idée », diront certains – peut surprendre de prime abord. Quand on creuse la question, vouloir s’extraire temporairement du monde du travail et considérer cette période comme une opportunité est bien moins saugrenu qu’il n’y paraît.
C’est l’occasion de sortir d’une situation difficile par exemple. Qui ne connaît pas un actif qui vit une grave crise dans son univers professionnel. La souffrance au travail, les tensions, le stress, le harcèlement, l’épuisement jusqu’au burn-out, les relations tendues au sein de l’entreprise avec les collègues ou la hiérarchie, le manque d’occasion d’évoluer, la dégradation des conditions d’exercice, l’adaptation continuelle à de nouvelles exigences, la motivation en berne ou la perte de sens poussent nombre de travailleurs à réagir en ne se laissant plus mener par le bout du nez. Leur objectif : rebondir ailleurs ou autrement. Combien d’entre nous ont opté pour une orientation par défaut ? Très tôt, on demande aux plus jeunes de choisir un métier sans qu’ils aient la moindre idée de ce que recoupe la réalité du monde du travail. Ils ignorent même la plupart des voies existantes. C’est aussi le cas pour les adultes, alors imaginez les enfants. Tout cela explique le nombre de déconvenues quand l’orientation initiale devient réalité.
Le chômage provoqué
Dans ce cas de figure, le chômage offre a posteriori, le moyen de conquérir une nouvelle place, plus appropriée. C’est l’occasion d’interroger sa situation professionnelle mais aussi personnelle à travers son quotidien, son organisation, ses relations, bref, toutes les sphères qui composent sa vie. Ce qui apparaît comme une épreuve pour ceux qui subissent cette période de chômage s’apparente à une véritable opportunité pour ceux qui font le choix d’enclencher un processus de changement. Pour eux, négocier un départ de l’entreprise via la rupture conventionnelle fait figure de solution et non de punition. Il n’est bien sûr pas question de démissionner au risque de se retrouver sur le carreau. Cette décision condamne à devoir retrouver dans l’urgence une situation qui permette de répondre aux besoins vitaux. Sans allocation, sauf à disposer d’un bas de laine important, pas moyen de bénéficier du temps propice au rebond.