Pour pimenter votre vie professionnelle et mettre du beurre dans les épinards, une solution : exercer plusieurs activités et jongler avec les statuts.
Par choix ou par obligation, ils partagent leur temps entre différents types de missions et cumulent les statuts : salarié, indépendant, intermittent, auteur… C’est le cas de Charlotte, 34 ans, assistante bilingue dans un cabinet de propriété industrielle, et traductrice indépendante. « Comme il y a peu de débouchés à temps plein dans le secteur de la traduction et qu’au départ je ne me voyais pas freelance, j’ai opté pour un poste salarié d’assistante, explique-t-elle. Mais je me suis vite rendu compte que la traduction me manquait. » Contactée pour traduire un ouvrage, elle accepte et prend plaisir à travailler sur les deux fronts. Petit à petit, les commandes s’enchaînent, qu’elle facture grâce à son statut d’auto-entrepreneuse.
Pour le plaisir… ou pas
Ce n’est pas un phénomène nouveau. Exemple : nombre de familles d’agriculteurs optent depuis longtemps pour de l’hébergement touristique en plus de leurs activités agricoles. Choisir de cumuler se révèle souvent stratégique. Ainsi, le job de salariée permet à Charlotte de vivre décemment et lui apporte 80 % de sa rémunération. L’activité de traduction joue le rôle de cerise sur le gâteau. « D’une part, je savoure la sécurité qu’offre le salariat et je ne stresse pas à la fin du mois et en plus, je profite de la vie sociale qu’offre l’entreprise. D’autre part, je peux faire ce que j’aime vraiment et refuser certaines missions sans m’en mordre les doigts. »
Cette formule permet de multiplier les formes de travail, les contacts et les styles de missions. Pour d’autres, elle s’impose. C’est notamment le cas de ceux qui choisissent d’exercer une activité par passion. Joëlle, 37 ans, cumule trois statuts : comédienne et formatrice en tant que salariée et indépendante. Comme monter sur scène ne permet pas toujours de percevoir la rémunération suffisante, aux cachets, s’ajoutent alors des bulletins de salaire. « Gérez bien votre emploi du temps pour que l’activité qui vous rapporte le plus n’empiète pas trop sur le reste », prévient-elle. Pour vous y aider, balisez des plages horaires.
Être pro de l’organisation !
Autre mise en garde : méfiez-vous de ne pas brouiller les cartes. « On aime bien étiqueter les gens », regrette Joëlle. Du coup, marquez clairement la différence entre vos casquettes en utilisant plusieurs adresses mails ou CV par exemple. Pour elle, il n’est pas toujours évident de jongler à cause du cloisonnement de l’administration. « Il faut faire attention, les différents statuts appellent une organisation propre à chacun d’eux. Mes activités en tant qu’indépendante m’obligent par exemple à mettre l’argent de coté pour payer les charges. » Sa comptabilité est digne d’une entreprise et son organisation irréprochable.
Et c’est sans compter sur les sacrifices nécessaires. Charlotte souligne notamment qu’elle bosse parfois le week-end et qu’il lui arrive de poser des jours de congé pour travailler. « Le mauvais côté : des horaires à rallonge. Le bon côté : je m’organise comme je veux. » Quelques règles s’imposent cependant. « Il faut savoir s’accorder une pause et ne pas embrayer directement d’une activité à une autre. » N’hésitez pas non plus à vous tourner vers les organismes spécialisés dans les questions propres aux statuts ou aux formalités administratives et juridiques. Et surtout, vérifiez bien au préalable que vos statuts et activités peuvent coexister légalement !
Trés intéressant, nous sommes nombreux, nous sommes des « slashers », c’est à dire des personnes avec plusieurs métiers : auteure / sculptrice / consultante RH / conférencière / DRH, etc….
Bonjour,
Je trouve votre article plus qu’intéressant. Graphiste indépendant, j’aimerais cumuler mon activité de freelance avec un emploi salarié à temps partiel 3 ou 4/5e. On me propose un temps plein avec une clause qui me parait plus que restrictive (à la limite abusive) :
« L’employé s’engage pendant toute la durée du présent contrat à consacrer toute son activité professionnelle à l’établissement.
Toute autre activité professionnelle, soit pour son propre compte, soit pour le compte de tiers, lui est en conséquence interdite, sauf autorisation expresse de la direction.
Toute violation du présent article, que ce soit par lui-même ou par personne interposée, serait considérée comme une faute grave de nature à mettre fin de façon anticipée au présent contrat, sans indemnités et aux torts exclusifs du salarié. »
La mention « sauf autorisation expresse de la direction » me parait bien floue et semble protéger l’employeur en me défavorisant. Ce qui voudrait dire : renoncer à mon statut et à mon activité d’indépendant ? Ce n’est pas acceptable…
Que penser de cela ? Merci de vos réactions.
J ai réussi cette prouesse de diversifier mes activités professionnelles avec un statut de VDI dans le marketing de réseau en 2009.
A ce jour j ai remercié mon patron et suis indépendant.