« J’ai connu deux périodes de chômage dans ma vie professionnelle. La première, il y a une dizaine d’années, j’ai décidé de plaquer brutalement mon job. Puis j’ai embarqué pour une aventure qui a duré quatre ans. C’est après cette expérience que la deuxième période de chômage est survenue grâce à une rupture conventionnelle. Aujourd’hui, je suis conseiller commercial pour la régie publicitaire. » Yann, 35 ans vit dans l’Hérault.
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« J’ai connu deux périodes de chômage dans ma vie professionnelle. La première, il y a une dizaine d’années, lorsque devant l’impossibilité de décrocher un contrat pérenne à la rédaction des sports du quotidien local, j’ai décidé de plaquer brutalement ce poste. J’en avais assez des promesses et des belles paroles et surtout, ras-le-bol d’être le bouche-trou en CDD permanent. J’ai donc claqué la porte du journal et je me suis retrouvé face à l’inconnu du jour au lendemain. C’était à la fois réfléchi et instinctif. Il n’y avait aucun projet derrière ma décision. Je me sentais dans une profonde détresse car je venais de me tirer une balle dans le pied. Je savais qu’à ce moment précis, je coupais tout lien et toute chance de décrocher un contrat dans une autre grande rédaction.
Nouveau projet
Je suis resté quelques semaines à essayer de trouver des idées et à tenter de bâtir des projets… sans grand succès. Puis un soir un peu arrosé, un ami chef de cuisine et patron d’un restaurant m’a proposé de travailler avec lui. « Viens, je vais t’apprendre la cuisine ! » C’était complètement imprévu. Le lendemain, j’y ai repensé et je l’ai appelé. L’aventure a démarré ainsi et a duré une quinzaine de mois. Ensuite, j’ai à nouveau changé pour intégrer une entreprise en tant que commercial.
Retour à mes premières amours
Mais le virus du journalisme ne m’avait pas totalement quitté. Un site internet d’information sportive qui s’était récemment créé cherchait une personne capable de donner un tour professionnel à la structure. Le projet m’a séduit. J’étais célibataire, sans enfant et sans crédit, j’ai embarqué pour une aventure qui a duré quatre ans. C’est après cette expérience que la deuxième période de chômage est survenue grâce à une rupture conventionnelle. J’en avais assez de l’instabilité économique dans laquelle la structure évoluait. D’autres phénomènes m’ont pas mal refroidi comme l’émergence des médias sociaux qui fait qu’aujourd’hui, n’importe quel imbécile peut commenter l’actualité. Un membre de ma belle-famille m’a alors conseillé d’entreprendre un bilan de compétences. C’est exactement ce dont j’avais besoin. Car, quand on a presque toujours exercé les mêmes professions, il est difficile d’établir des ponts avec d’autres types de missions ou de repérer les compétences utiles pour la suite.
Un bilan très utile
Cette démarche professionnelle et objective m’a été d’une grande utilité. J’ai pu faire le point sur mes atouts, mes faiblesses et identifier les secteurs vers lesquels je pouvais m’orienter. Aujourd’hui, je suis conseiller commercial pour la régie publicitaire d’une société qui édite des supports destinés à la communication officielle des collectivités locales. En clair nous fabriquons des agendas, guides, plans et panneaux. De mon côté, je suis en charge de recruter les annonceurs qui apparaîtront sur les supports. La motivation réside dans l’aventure d’un média naissant où tout est à construire.
En emploi !
J’ai retrouvé un emploi qui me plaît et me permet de toucher un bon salaire. Mon statut VRP est très inconfortable en termes de couverture sociale mais comme je ne touche aucun salaire fixe, je suis le seul à qui je dois ma rémunération. Je suis toujours surpris de voir le regard des gens qui s’émerveillent devant une personne qui change de vie. Beaucoup n’en ont pas le courage. Certains n’en ont pas la possibilité. Car pour se lancer, il faut croire en soi. »