Etre enseignant, c’est surmonter les problèmes au quotidien II

Souffir denseigner cover ver2 rev6Devenir enseignant, la galère ? Suite… A l’occasion de la sortie du livre Souffrir d’enseigner: faut-il rester ou partir ? de Rémi Boyer et José Mario Horenstein, toutpourchanger.com s’intéresse à la reconversion des enseignants.

– Le manque de valorisation professionnelle est fréquent dans le métier d’enseignant, car à l’échelle de 850 000 enseignants, les possibilités de promotion sont très rares, et comme l’Education Nationale est le 1er budget de l’Etat, il est impossible actuellement d’espérer plus de 100 euros par an d’augmentation pour tous. Cette situation est source de démotivation pour de nombreux enseignants qui ont obtenu un Master professionnel, car leur pouvoir d’achat, en période de forte augmentation des impôts, diminue.

Absence de valorisation, pénibilité, etc.

– La pénibilité du métier au fil de l’âge est source de lassitudes et de précarisation, et après 50 ans, il devient difficile de réaliser une reconversion hors enseignement, puisque dans la mémoire collective, il y a près de 20 ans, ces personnes étaient à 5 ans de leur préretraite.

– Le harcèlement sur le lieu de travail par un collègue est rare, mais est toujours extrêmement difficile à vivre, car source d’isolement dans le collectif, chacun préférant ignorer ce qui vous arrive, ce qui sera, pour vous, source de déprimes à répétition, voire déclencheur d’une dépression nerveuse.

– La violence au travail est rare, sauf dans les établissements à particularités de type ZEP, ZUS, RAR, PEP IV, ECLAIR. Incivilités et agressions physiques peuvent survenir, il est important alors que vous pratiquiez un sport de combat au cas où…pour savoir vous défendre, ou que vous ayez une bonne assurance.

– Les professionnels du privé qui se reconvertissent dans l’enseignement idéalisent complètement ce métier en pensant qu’il sera source de temps libre. C’est avec un goût amer qu’ils en repartent parfois au bout de 2 à 5 ans.

Jusqu’au suicide pour quelques-uns…

– Les problèmes de santé qui peuvent survenir, liés ou non aux conditions de travail, sont souvent source de culpabilisation et d’incertitudes.

– L’imbrication personnel-professionnel, notamment pour les femmes, très nombreuses dans l’enseignement (dans le 1er degré notamment) comme le détaille très bien Yves Deloison dans son ouvrage Pourquoi les femmes se font toujours avoir ? aux éditions First Psycho, est source de découragement, et ce d’autant plus que la hiérarchie est majoritairement constituée d’hommes, qui font complètement abstraction du poids des taches ménagères et d’éducation des enfants qui vient alourdir le temps de travail des enseignantes !

– La surcharge de travail, dans le métier d’enseignant, comme dans d’autres métiers où l’attention aux autres et le don de soi est exigeant, est source de burnout. Il faut éviter d’en arriver là, car il est long et difficile de s’en sortir ensuite. José Mario Horenstein, co-auteur du guide pratique que nous venons de publier, propose des stages de formation via son site web Bioflexlab ;

– Enfin, parfois, certains enseignants se suicident au travail. C’est très rare. C’est un phénomène complexe à appréhender, car il est souvent lié à de multiples facteurs personnels et professionnels. Dès que l’on se sent en dépression, il faut consulter un spécialiste, et le réseau Prévention Aide Suivi (PAS) de la MGEN est pour cela fort utile. Plus de 15 000 enseignant chaque année y ont recours, car il existe une antenne PAS dans chaque département en 2013.

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Souffrir d’enseigner: faut-il rester ou partir ? – Rémi Boyer et José Mario Horenstein, Memogrames / apresprof.org.

Retrouver l’intégralité du dossier Reconversion des enseignants

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