Aides aux profs agit d’amont en aval pour les professeurs : de Devenir Prof à Après Prof. Toute la palette d’accompagnement. Rémi Boyer, président-fondateur de l’association Aide aux Profs s’explique.
Depuis le 18 Juillet 2006, l’association Aide aux profs, bien connue des professeurs des 1er et 2nd degré à travers plus de 130 articles et reportages dans tous les médias nationaux, s’est développée sur le web pour accueillir de 2006 à 2008 les enseignants en souffrance au travail et leur apporter écoute et conseil, puis de 2008 à 2019 pour étudier quelles compétences transversales les professeurs peuvent faire valoir pour rebondir rapidement vers d’autres emplois, en conseillant et accompagnant ceux dont la motivation nous paraissait solide avec une employabilité possible dans les 6 à 12 mois, en créant Après Prof en Juillet 2016. Près de 17 000 professeurs nous ont contactés de toute la France (97 %) et de la francophonie (3 %) et nous avons bénévolement réalisé environ 5.000 bilans professionnels à distance, et accompagné environ 1.700 professeurs devenus adhérents une à plusieurs années, certains faisant maintenant partie de notre équipe.
Devenir prof ou pas ?
Depuis le 27 juin 2019, nous avons équilibré notre bénévolat avec Devenir Prof, consacré comme 1er axe de notre activité, situé en amont du métier de professeur, tandis que le 2e axe Flexiprof, créé lui aussi en juillet 2019, sera consacré à compter du 1er janvier 2021 à toutes les possibilités de mobilité interne accessibles dans les 3 fonctions publiques aux professeurs qui souhaitent rebondir ailleurs et que nous avons pu identifier depuis 14 ans. Cette date étant choisie parce qu’à cette date normalement tous les décrets de la loi Dussopt seront parus, et leurs effets sur les nombreuses restructurations prévues, seront connus. Après Prof demeure le 3e axe de notre activité, situé en aval du métier de professeur, pour lui permettre d’envisager une évolution professionnelle hors enseignement s’il le souhaite.
Notre dispositif a été précurseur en France sur le conseil en mobilité professionnelle pour professeurs, puisque ce n’est que fin 2008 que le premier référentiel de conseiller mobilité a été publié par la DGAFP. Nous avons de 2006 à 2008 réalisé de nombreuses démarches vers l’Education nationale pour informer de notre action, et avons rencontré de nombreux acteurs depuis 14 ans pour faire avancer nos idées sur la Gestion Personnalisée que nous souhaitions pour chaque professeur dans son parcours professionnel.
Une autre façon d’envisager le métier de prof
Dans ce continuum d’amont en aval, nous voulons agir au cœur des problématiques de ce 21e siècle :
– Proposer une autre manière de considérer le métier de professeur, jusqu’ici consacré comme « le plus beau du monde » et considéré comme « à vie » une fois qu’on y entre.
– Prôner comme nous le faisons depuis 14 ans le bien-être au travail, en agissant plus en prévention qu’en remédiation, car nous avons tellement lu de témoignages de difficultés plus ou moins importantes vécues au travail (plus de 75 % des 17 000 professeurs qui nous ont contactés), que nous préférons voir se réduire autant que faire se peut la souffrance au travail des nouveaux professeurs et les risques psycho-sociaux dans l’Education nationale, plutôt que de continuer d’accepter comme le fait le système éducatif avec fatalisme depuis plus de 30 ans, que c’est une fois constaté que le professeur est en difficultés, qu’il lui faudra alors agir pour l’aider.
– Continuer d’approfondir la palette des compétences développées dans le métier de professeur, et d’explorer la grande diversité de métiers dans lesquels ils peuvent rebondir ensuite, pour que le métier de professeur soit surtout exercé par des personnes de 20 à 45 ans, qui auront compris qu’on vieillit mal dans ce métier, et qu’à partir de 45-50 ans, il sera plus serein d’aller exercer dans un environnement plus calme, dans le contexte d’allongement des retraites jusqu’à plus de 64 ans.
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