Je réseaute, tu réseautes, il réseaute…

Aujourd’hui, parler réseau est devenu courant. Internet et ses rejetons, Facebook, Viadeo, Twitter…, y sont pour beaucoup. Le réseau offre de multiples avantages : plus facile de trouver un emploi qui nous convient, de rencontrer les personnes avec lesquelles partager des projets… Mais pour en tirer profit, quelques messages postés via le web ne suffisent pas. Alors qu’est-ce qu’un bon réseau et pourquoi faire ? C’est ce que nous explique Nicolas Thébault, fondateur du site Tebopro.com, spécialiste du fonctionnement en réseau et auteur de « Boostez votre activité professionnelle ». Première salve de questions.

TPC : On parle de plus en plus de réseau. De quoi s’agit-il ?
C’est un espace de rencontre avec les autres, autour d’un sujet d’intérêt commun. Il est de préférence ouvert, au moins en partie, sinon c’est plutôt un club. En France il existe des réseaux fermés, un peu obscurs, aux conditions d’accès très règlementées et des réseaux élitistes où la sélection s’opère sur la base de critères intellectuels ou financiers. Véritable phénomène de mode depuis l’avènement des outils sociaux du net, les réseaux constituent un trombinoscope géant aussi pratique que dangereux. On y trouve de tout et les traces qui y sont laissées sont indélébiles. De fait ces réseaux virtuels ne sont pas des réseaux en eux-mêmes, mais des outils qui les facilitent. Seule la rencontre physique scelle les liens humains indispensables à toute relation. Des organisations fleurissent pour accompagner ce phénomène, très souvent le sujet à partager ensemble n’est pas réellement fixé. Les personnes qui y participent ne savent alors pas si c’est professionnel, axé sur les loisirs, la recherche d’amis ou plus si affinités… ils en repartent déçus. Comment entrer en relation sans savoir pourquoi ?

TPC : Qu’est-ce qu’un bon réseau ?
C’est un réseau administré, c’est-à-dire où des règles de fonctionnement sont établies clairement. Cela signifie le partage de valeurs, d’un mode de relation particulier, avec des codes connus de tous. Pour que le réseau soit de qualité, il faut une implication de ses membres aux objectifs proposés, une réciprocité dans les échanges, une ouverture aux autres. Il est parfois nécessaire de rappeler à l’ordre, voire de prévoir les modalités d’exclusion des personnes qui sortent du cadre, afin qu’un comportement déviant isolé ne puisse pas compromettre l’harmonie d’ensemble.

TPC : À quoi cela sert-il d’avoir un réseau ?
L’idéal est d’appartenir à plusieurs réseaux, pour s’ouvrir à différents univers. Pas trop pour y être assez actif à chaque fois, mais assez pour élargir le champ de contacts à des univers variés. Cela sert à rester en lien avec différents univers, à perfectionner ses connaissances et élargir son horizon. En dehors du réseau strictement professionnel, il est courant d’entretenir un réseau familial et amical, mais qui reste lié à son école d’origine si elle n’est pas particulièrement prestigieuse, ou d’une association autour de votre métier d’une façon plus générique.

Il a dit : « Ma conviction est qu’il y a beaucoup de freins culturels en France à la notion même de réseaux. Nous sommes issus d’une culture élitiste, basée sur le piston de quelques uns qui se cooptent entre eux, sans sortir de leurs périmètres habituels. Cela aboutit à une société sclérosée dans laquelle les grands décideurs ont fait l’X ou l’ENA, s’épousent et se reproduisent entre eux dans les conseils d’administrations. »

A suivre : Comment développer notre réseau et en tirer le meilleur parti ?

 

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  1. BO

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