Devez-vous oui ou non parler à votre employeur de votre projet de création d’entreprise ? Certes, cela comporte quelques risques, mais sachez que votre employeur peut devenir un allié de poids.
Votre projet de création d’activité avance mais vous craignez d’en parler à votre employeur de peur qu’il voie votre initiative d’un mauvais œil. Mais avancer à l’abri des regards peut vous priver d’un précieux coup de main. Les aides envisageables sont multiples. Du temps d’abord ! L’employeur peut par exemple accepter d’aménager votre planning et vous dégager quelques plages horaires. L’occasion de multiplier les rendez-vous afin de peaufiner la préparation et de gagner du temps pour la mise en œuvre.
Tous les avantages
L’entreprise vous propose alors son expertise pour viabiliser votre projet. Conseils comptables et juridiques sont les bienvenus pour choisir en toute connaissance de cause le statut adéquat ou pour réaliser des économies de charges à terme. Votre employeur peut aussi jouer les entremetteurs avec des financiers, professionnels du marketing, clients potentiels, organisations professionnelles et patronales… Autre appui possible, le soutien financier de votre projet : prise en charge du coût d’une formation, prise de participation dans le capital de la nouvelle société… Clémence, ex-responsable de formation salariée, a lancé une société de conseil en formation en région Rhône-Alpes. Aujourd’hui, elle compte parmi ses clients son ancien employeur qui, par ailleurs, lui a mis à disposition toute sa base documentaire et ses contacts clients.
Précautions d’usage
Mais attention, difficile d’établir de bonnes relations de collaboration avec votre futur ex-employeur si votre projet lui fait de l’ombre. Si vous risquez de devenir à terme un concurrent direct, il est probable qu’il rechigne à vous aider. Pour qu’il envisage votre départ comme un atout pour son entreprise, il faut, avant d’en parler, établir une stratégie et tâter le terrain au fur et à mesure. Allez-y progressivement ! Et adressez-vous plutôt au directeur général ou financier plutôt qu’à un chef de service à qui cette initiative peut poser problème : gestion d’équipe rendue difficile, non remplacement de votre poste…
Arguments chocs
Pour convaincre l’employeur de soutenir son projet, Clémence a monté un dossier béton. Son objectif, lui démontrer qu’en externalisant ses missions il pouvait réaliser d’importantes économies. Bien sûr, les aspects financiers et les réductions de charges font tilt, mais une entreprise peut être sensible à d’autres types d’arguments. Exemple, votre future activité peut lui permettre de recentrer son activité autour de son cœur de métier. Illustration : Clémence fournit des prestations de formation qu’elle menait à l’interne auparavant. Autre argument : pourquoi ne pas négocier avec votre employeur du temps pour monter votre projet contre un appui auprès de votre remplaçant après votre départ de l’entreprise. Si votre argumentaire fait mouche, tout le monde tirera bénéfice d’une telle opération.
C’est amusant, je m’apprête à publier bientôt un article sur l’essaimage (j’en avais eu l’idée grâce à toi d’ailleurs !).