La perte d’un être cher reste une des plus douloureuses épreuves de la vie. Tellement difficile à admettre et à supporter qu’on se demande comment il sera possible de tout recommencer.
2010, année noire pour Myriam, 36 ans. À quelques mois d’intervalle, elle perd son père, son meilleur ami puis sa grand-mère. « J’ai senti mes repères et mon identité s’effacer », se souvient-elle. Chacun traverse ces périodes de souffrance intense et connaît un sentiment d’infinie solitude et de manque. On se raccroche aux rituels qui accompagnent le départ. Certains s’engagent activement dans les démarches pour faire face au décès d’un proche. Ils s’intéressent aux questions administratives, à l’organisation, se demandent s’il y a une assurance obsèques ou un contrat particulier. Bref, en se concentrant sur ces points, ils tentent de repousser momentanément la douleur et plus ou moins consciemment de contrôler leurs émotions. Pour autant, ils n’échappent pas au sentiment d’incompréhension qui les tiraille. Dans ces moments de drame, famille et amis compte énormément.
Prendre du recul
Dans un premier temps, la colère l’emporte chez Myriam. Elle laisse bientôt la place à une réflexion intense. Les drames qu’elle vient de vivre l’incitent à se poser nombre de questions existentielles. Elle occupe un poste dans une grande banque française. Elle se paie le luxe de refuser la promotion qu’on lui propose pour réaliser son rêve : faire le tour du monde. « Je voulais donner ma démission mais ma boîte m’a proposé de prendre un congé sabbatique », explique-t-elle. Elle organise son départ, trouve une remplaçante pour sa colocation, dépose ses affaires dans une cave, prépare son sac à dos et achète un billet d’avion open avec l’idée de s’éloigner. Direction l’Asie, un long périple qui lui permet de prendre du recul. Prendre de la distance est le moyen d’accepter l’idée du changement contraint et d’être en capacité d’imaginer la situation à venir. Pour Myriam, l’épreuve a contribué à ouvrir une parenthèse de neuf mois, source de nombreux changements, « un peu à la manière d’une thérapie », conclut-elle.
oui perdre un être cher est extrêmement douloureux, j’ai perdu mon frère cadet il y a un an et j’y pense en permanence, je ne pourrai jamais oublier et avec le temps je trouve que la douleur est encore plus intense.