« Personnel Naviguant Commercial », c’est l’intitulé exact du poste qu’a d’abord occupé Naïma, 35 ans. Parce qu’elle n’avait pas envie de poursuivre ses études, elle opte pour les voyages à l’étranger afin d’apprendre les langues.
En 2005, elle vit en Allemagne. Elle tombe alors par hasard sur l’annonce d’une compagnie anglaise qui recrute des hôtesses de l’air. Elle postule puis obtient le poste quelques mois plus tard qu’elle occupe pendant sept ans pour changer ensuite de compagnie. « A l’époque, je jongle un peu trop entre enfants et voyages, raconte-t-elle. J’ai alors envisagé de devenir commerçante, un projet qui me trotte dans la tête depuis toujours mais que j’avais fini par oublier. Après tout, si j’étais capable de vendre des produits dans l’avion, pourquoi ne pas le faire à mon compte ? » Elle négocie alors un break d’un an afin de poursuivre le parcours de créateur d’entreprise.
Soutenue par la mairie
Comme les banques ne sont pas chaudes pour la suivre, elle fait des pieds et des mains pour décrocher l’apport suffisant en postulant aux concours régionaux de créateurs, aux prêts d’honneur, etc. Enfin convaincu, un banquier décide de lui prêter les deniers nécessaires. « J’ai alors fait le tour de France des producteurs bio de légumes et de fromages fermiers afin de trouver les fournisseurs. » En 2017, une fois le local repéré dans le centre d’une ville de l’Essonne, elle ouvre sa boutique. A présent, patronne de l’épicerie fine et bio, elle a réussi à fidéliser une clientèle qui n’était pas encore habituée à ce type de produits. Après quelques années d’exploitation, la mairie lui a proposé de créer une cafétéria bio ouverte aux professionnels et aux particuliers qu’elle a lancé mais qu’elle vend aujourd’hui pour ouvrir une poissonnerie au sein de l’épicerie.
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