Vous n’êtes pas satisfait ? Hop, pourquoi ne pas changer, vous reconvertir ? Aujourd’hui, tout le monde veut changer de vie. Mais est-ce vraiment ce qu’il vous faut ? Avant de se lancer, mieux vaut bien réfléchir. La reconversion professionnelle est en effet loin d’être un long fleuve tranquille. Elle pourrait bien ne pas tout à fait correspondre à ce qui était espéré.
En effet, si l’on parle souvent de ce cadre de la finance devenu ébéniste, ce genre de reconversion est loin d’être représentatif de la réalité. Il en est de même pour ce bibliothécaire qui devient développeur web ou cet ébéniste, justement, qui se lance dans le contrôle de gestion.
Yves Deloison, auteur de Réussir sa reconversion (éditions Héliopoles), nous explique les pièges à éviter pour limiter les déconvenues. « Avant tout, il faut bien cerner ce qu’est la réalité de la reconversion », explique-t-il. « Ce qui importe est de construire un projet qui répond vraiment à des aspirations personnelles. Il y a tout un cheminement à opérer en amont, qui passe par de nombreuses étapes, et dont certaines sont clés, pour ne pas prendre le risque de se planter. »
1 • Est-ce une reconversion qu’il vous faut ?
« On peut en effet se méprendre sur les raisons qui font qu’on n’est pas satisfait de sa reconversion : si je suis salarié dans une structure dans laquelle je ne me sens pas bien parce que les relations sont conflictuelles, cela peut entraîner une grosse frustration, mais il se peut qu’un changement d’entreprise ou de statut permette de répondre à cette insatisfaction. Il faut donc bien regarder les raisons qui génèrent l’insatisfaction. Est-ce qu’on a besoin d’une reconversion ? Si oui, il y a tout un processus à enclencher. »
2 • Avez-vous bien défini votre projet ?
« Deux choses comptent vraiment dans la décision de se reconvertir et dans son nouveau projet. D’abord, soi : comment je construis un projet à partir de ce que je suis viscéralement ? Mais il faut aussi tenir compte de l’environnement : je peux toujours décider de faire quelque chose qui me convienne parfaitement mais s’il n’y a aucun débouché ou qu’il n’existe pas de formation, cela va remettre en question le projet. »
3 • Vous êtes-vous posé les bonnes questions ?
« Il y a d’abord un travail d’introspection personnel à faire en amont, qui n’est pas forcément accompagné au départ : pour quelles raisons, concrètement, suis-je insatisfait ? Dans l’idéal, dans quel type de contexte j’aimerais travailler, quel environnement ? Mettre tout cela à plat va permettre de s’orienter. Au bout d’un moment, on peut avoir besoin d’un accompagnement (car c’est un univers compliqué) sur les possibilités, les offres de formation ou de financement, avec un choix d’opportunités méconnues.
D’où la nécessité de ne pas s’être posé de questions dans le vide, d’avoir un peu réfléchi. Exemple typique avec un accompagnement approfondi comme le bilan de compétence : si on n’a pas pris le temps d’y réfléchir avant, on risque de courir à l’échec. Car ce n’est pas une prestation magique, où l’on rentre dans une boite et on en sort avec un métier clé en main. »
4 • Redoutez-vous l’échec ?
« Il y a des risques d’échec. Mais souvent, on échoue en raison d’un objectif qui était peut-être irréalisable. Mais l’échec n’est pas négatif, au contraire. Il faut réviser ses objectifs pour ne pas s’enferrer dans un objectif irréalisable : si ce n’est pas possible, c’est à nous d’en faire quelque chose de possible, d’aller chercher d’autres pistes. C’est comme pour l’achat d’un bien immobilier : on voudrait acheter un château, on a les moyens d’acheter une cabane.
Sur quoi joue-t-on pour trouver un compromis ? La vie n’est faite que de cela, de révisions, d’adaptations, d’ajustements. Cela oblige à se creuser la tête et être sûr que ses choix sont en corrélation avec la globalité de ce que l’on est et ce que l’on veut être. Souvent, un échec est un mal pour un bien, et permet d’aller encore plus loin. »
5 • Vous laissez-vous (trop) influencer par les autres ?
VOIRE DES EXEMPLES
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