« Assistante de direction, je naviguais entre intérim et CDD. Cette instabilité m’a profondément usée. Après une situation d’épuisement professionnel, j’ai repensé en profondeur ma carrière pour enfin me consacrer à ma passion pour les beaux-arts et l’Histoire. J’ai radicalement changer de vie ! » Sandra, 43 ans, vit à Besançon.
« J’étais assistante de direction dans l’industrie et je naviguais entre intérim et CDD. Cette précarité nécessitait le soutien financier de mes parents. J’ai attendu d’avoir 31 ans pour décrocher mon premier CDI. Cette instabilité m’avait profondément usée. Les entreprises pour lesquelles je travaillais ne respectaient pas toujours le Code du travail, à tel point que j’ai entrepris une procédure aux Prud’hommes pour faire valoir mes droits. Je disposais des qualifications nécessaires pour accéder à des postes intéressants mais le métier ne permettait pas d’exprimer mes talents. C’était d’un ennui mortel. Ma vie me semblait terriblement vide et terne. Mais le plus douloureux, c’est que j’étais obligée de jouer un rôle en permanence pour conserver mon poste et correspondre à ce qu’on attendait de moi. Je ne supportais plus cette hypocrisie et le décalage avec mes aspirations. Puis j’ai vécu une situation d’épuisement professionnel important il y a une dizaine d’années. C’est ce qui m’a incitée à repenser en profondeur ma carrière.
Choix par défaut
Cette épreuve m’a notamment permis de comprendre que mon métier d’assistante de direction était un choix par défaut. Bien au-delà de l’insatisfaction liée à cette situation, la passion pour les beaux-arts et l’Histoire m’a guidé. J’ai voulu changer de vie. J’ai une prédilection marquée pour la peinture que je pratique depuis l’âge de 4 ans. J’ai donc fait le pari que je pouvais en vivre tout en m’appuyant sur des compétences acquises jusque-là. Je sentais que c’était le moment ou jamais de me lancer. A l’âge de 37 ans, j’ai donc repris des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’Université de Franche-Comté à Besançon. J’ai redémarré au niveau de la Licence 1 car je ne bénéficiais d’aucune équivalence ou acquis universitaire.
J’ai entrepris un parcours de formation
Aujourd’hui, je viens d’achever mon master 1 recherche d’histoire et d’histoire de l’art avec la mention bien et mention très bien pour la soutenance du mémoire sur « l’image de la Pietà dans l’art religieux des XVe, XVIe et XVIIe en France ». Je m’oriente à présent vers un master professionnel en ingénierie des métiers de la culture à Dijon afin d’exercer ultérieurement la profession de chargée du mécénat et de la valorisation du patrimoine. Lorsque j’ai été licenciée, j’ai bénéficié d’une prime de départ et d’un plan d’aide au retour à l’emploi et d’une allocation. J’ai effectué un bilan de compétences. J’ai validé certains points de mon projet de reconversion : repérer des organismes de formation, évaluer les droits d’inscription, rencontrer des professionnels pour vérifier la pertinence de mes choix. Une formation universitaire préparée à distance est très exigeante. J’ai dû acquérir toute une culture, un jargon et un état d’esprit propre au milieu. Le rythme d’études a été soutenu mais je n’ai éprouvé aucun problème majeur.
5 ans d’études : une réussite !
Il est indispensable de mesurer au fur et à mesure si la marche à gravir est accessible ou trop ambitieuse pour le moment. Aujourd’hui, je n’ai pas encore atteint mes objectifs. Je recherche activement une structure susceptible de m’accueillir dans le cadre d’un stage en alternance. Je dois par ailleurs préparer le concours de la fonction publique. Je prévois d’élargir le périmètre géographique de ma recherche de stage et de louer un studio sur place. Je suis contente d’être arrivée à ma cinquième année d’études. De plus, je revis. J’étudie enfin ce qui me fait vibrer. Je me sens moins sur la défensive et beaucoup plus sereine et confiante en l’avenir. Dorénavant, je suis plus affirmée. Mais plus que tout, j’essaye peu à peu de rendre ma vie de plus en plus féconde et pleine de sens. Mon conjoint est enseignant. Il a été un appui précieux et concourt à la réussite de mon projet. Il m’a aidé à mieux cerner les rouages universitaires et à saisir les attentes des professeurs. Il relit mes travaux et m’appuie en matière de méthodologie et d’organisation. » A suivre…
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