Etre remercié de son job ou devoir rompre avec une activité qu’on a montée soi-même faute de revenus suffisants apparaît comme un accident de parcours qui bouleverse les habitudes et les modes d’organisation ou de fonctionnement et nous oblige à nous adapter. Parce que le chômage subi est source d’angoisse.
Un emploi fixe garantit un revenu, organise le temps, développe des savoirs et des savoir-faire, entretient un réseau relationnel et apporte un statut social et de l’identité, des besoins structurants et salutaire pour la santé mentale. Au chômage, il faut compenser en œuvrant à la construction d’un projet. Quand on n’a pas pris la décision de se séparer de son employeur ou de s’éloigner de ses fonctions, il faut réussir à dépasser les pertes pour tourner la page : collègues, environnement de travail, missions ou responsabilités qui nous satisfaisaient parfois en partie. Les psychologues appellent cette étape « faire le deuil », deuil de la précédente situation professionnelle plus ou moins long à digérer.
Culpabilité
Qu’elles aient décidées de quitter leur emploi de leur plein gré ou qu’on les y ait forcé, les personnes les plus choquées par cette nouvelle mettent souvent des mois à se remettre de la situation antérieure et à redresser la barre. Un frein évident dans l’indispensable travail de réflexion et de construction qui les attend. Le stress qui découle de cet état peut s’accroître avec l’impression d’immobilisme au départ ou le fait de n’entrevoir aucune solution à terme. C’est pire encore quand le regard des autres pèse sur soi – le chômage restant synonyme d’échec –, ce qui entraîne un sentiment de honte et de culpabilité qui risque de mener au repli sur soi et plonge dans une profond mal-être. La capacité à accepter la situation de chômage au moment de l’annonce est propre à chacun.
Résilience
Même chose lorsqu’il s’agit de surmonter l’épreuve et plus encore, de réussir à développer ses projets en dépit de cette situation subie. Ce que les psys qualifient de résilience. Mais le rebond peut survenir dès lors que les perspectives apparaissent. La plupart d’entre nous parviennent à transcender la perte en opportunité et en sortent finalement grandis. Du cataclysme surgit l’espoir. Bien sûr, pas question de relayer cette sentence stupide qui dit que « quand on veut, on peut ». Tout le monde n’est pas psychiquement logé à la même enseigne. Les coups durs sont plus ou moins supportables selon les individus qui ne sont pas égaux de ce point de vue. Certains résistent mieux aux chocs que d’autres. Le caractère joue, l’histoire personnelle et le contexte familial aussi. Personne n’est à blâmer pour autant.
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