Perfide Albion. Un surnom peu flatteur très souvent donné à l’Angleterre, révélateur des rapports « je t’aime je te déteste » tissés depuis des siècles avec nos voisins d’outre-Manche. Le royaume et sa Queen accueillent pourtant aujourd’hui beaucoup de Français ! Mais que viennent-ils tous y chercher ? Éléments de réponse.
My tailor is rich. Ils en avaient marre d’entendre cette phrase depuis des années sans la comprendre. Pour apprendre la langue anglaise, ils ont décidé de partir au Royaume-Uni. Acquérir ce fluent English très utile à tout parcours professionnel. Devenir bilingue est en effet la motivation numéro un des Français qui s’installent outre-Manche, mais pas la seule. Ainsi, Jean, 28 ans, quasi bilingue, explique que partir s’inscrit parfaitement dans son évolution de carrière : « je travaille dans la finance. Un séjour prolongé à Londres est pour moi une excellente carte de visite : Londres est considérée comme the place to be pour pouvoir évoluer. » Deux raisons principales, linguistique et professionnelle, et très peu d’obstacles.
Let’s go England !
L’implantation est en effet facilitée ces dernières années par la percée du tunnel sous la Manche. L’Eurostar met Londres à deux heures quinze de Paris, une bagatelle ! On s’aperçoit en outre que, psychologiquement, la décision n’est pas si difficile à prendre : dans l’inconscient collectif français, le Royaume-Uni est presque terrain connu. 40 % des jeunes qui partent en séjour linguistique choisissent déjà ce pays (chiffres UNOSEL). Si on ajoute à ce cocktail une très bonne assimilation par les Français de la culture anglo-saxonne (cinéma, musique, etc.), le Royaume-Uni, c’est un peu comme chez nous. De quoi largement expliquer un tel engouement. Soit. Une question, toutefois : que trouve-t-on réellement au bout du tunnel ?
Premier constat gris comme la pluie
C’est un fait, le Royaume-Uni n’est pas sans défaut. Analysé d’un point de vue franco-français, le tableau est même loin d’être rose. Côté météo, d’abord. Oscar Wilde lui-même disait : « L’Angleterre, un pays si surpeuplé qu’il n’y a pas de beau temps pour tous ses habitants. » Sans commentaires… Au-delà de cet aspect un peu anecdotique, plus concrètement, ça se corse. Côté services publics : le système de transports est parfois hésitant. On ne compte plus les retards de trains et autres annulations. Il vous faudra adopter un flegme tout britannique pour supporter tous ces aléas. Quant au régime de sécurité sociale, comment dire ? Certes il est gratuit, mais la réalité est légèrement différente. Stéphanie, 34 ans, est montée il y a quatre ans sur Manchester pour travailler dans un laboratoire pharmaceutique : « D’accord, les frais médicaux sont gratuits, mais les rendez-vous chez un médecin durent 3 minutes ! L’ordonnance habituelle ? Buvez des boissons chaudes ! », s’esclaffe-t-elle. N’en jetez plus la coupe est pleine ? Non, il y a pire. La vie, à Londres en particulier, est excessivement chère ! « Logement, sorties, il faut un salaire une fois et demie plus élevé qu’un salaire parisien pour espérer conserver le même niveau de vie », soupire Stéphanie. Il va falloir casser sa tirelire ! Ou décrocher un très bon salaire, c’est selon.
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