Changer de vie, réaliser ses projets, on en rêve tous un jour ou l’autre. Se lancer n’est pas une mince affaire même si le jeu en vaut la chandelle. Réussir son changement se prépare. Explications, témoignages et conseils. Première partie.
Le désir donne des ailes ! C’est en tout cas ce que martèle Nicolas, 42 ans. Après sept années passées dans le secteur social, aujourd’hui, il dessine les collections de vêtements. « J’ai décidé de renouer avec un rêve enfoui très profondément que je n’assumais peut-être pas très bien quand j’étais plus jeune », s’amuse-t-il. Une fois son projet initié, il ne rencontre aucun obstacle. « J’ai même trouvé que créer ma boîte était d’une très grande simplicité ! », enchaîne-t-il. Retour en arrière. Il y a sept ans, l’association qui l’emploie vit une profonde restructuration. On lui propose un plan de reconversion et une aide financière. Il saisit l’opportunité et quitte son poste de chargé de mission. Au départ, il suit des cours de stylisme et modélisme. Puis il confectionne ses premiers modèles avec les moyens du bord. Un vendredi soir, il entre par hasard dans une boutique pour y présenter ses premières créations. La propriétaire du lieu en retient quatre afin de les tester auprès de sa clientèle. Le lendemain à 14 h, trois des modèles sont déjà vendus. « Quelques semaines après, j’ai croisé une fille portant une de mes jupes, raconte-t-il. J’ai interprété ça comme un signe du destin ! » En route pour l’aventure.
Un maximum de désirs et zéro frustration
Nicolas a changé de métier comme d’autres changent d’entreprise, s’installent avec l’être aimé, se séparent, quittent leur région ou posent leurs valises à la campagne. Qu’est-ce qui les pousse à aspirer au changement ? Pourquoi passe-t-on à l’acte, en particulier quand la situation de départ est si bien établie ? Comment prendre cette décision souvent lourde de conséquences ? « C’est la bagarre avec ses désirs qui déclenche l’envie de changer », commence Dominique Clavier, psychologue du travail et psychologue clinicien. Des désirs qui heureusement parviennent parfois à mettre au tapis nos résistances à changer. Un aspect qui fait la différence entre les individus : « Ils ne sont pas égaux face au désir, signale-t-il. Certains en ont même très peu. » Plus encore que le désir, c’est l’accumulation de frustrations quotidiennes qui pousse à agir. Si les adeptes du changement se lancent, c’est souvent parce que la coupe est pleine. Le sentiment de stagner, l’ennui, le manque de reconnaissance, l’insatisfaction affective… tous ces états entraînent un certain nombre d’entre nous à réagir tandis que d’autres continuent à subir sans ciller une situation, de peur d’aller vers l’inconnu.
À suivre…
Pour changer d’orientation, il faut tout simplement en avoir la volonté. Sans cela, on ne peut rien…