Au théâtre, au cinéma, en librairie, Clémentine Célarié est difficile à suivre. Créative et en mouvement perpétuel, elle revendique sincérité et intégrité. Attention, elle n’a pas sa langue dans sa poche et ça bouscule ! Elle nous livre ici ses états âmes en toute liberté. Interview en deux parties à lire sur toutpourchanger.com.
TPC : Vous êtes sur tous les fronts artistiques, avez-vous besoin de changement ou est-ce votre conception du métier d’artiste ?
Clémentine Célarié : Les deux ! Je suis très impatiente et éclectique de nature et j’ai besoin de me renouveler sans arrêt. J’aime changer ! Et un artiste doit être global. Pour moi, chanter, écrire des chansons ou un livre, faire de la musique, danser, c’est naturel. J’aime tout ce qui s’exprime par le corps. En dehors de la compagnie de mes enfants et des êtres que j’aime, je ne suis bien que sur scène. Mon métier c’est sacré !
TPC : Vous vous destiniez à la scène ?
Oui, depuis l’âge de 14 ans. Grâce à la poésie et surtout à une prof de français extraordinaire qui m’a fait jouer mon premier rôle, celui d’un homme ! J’étais une grande costaude avec une grosse voix, alors j’ai joué un prince avec la pipe. J’ai tout de suite accroché. Ma vocation est née au moment où il fallait passer de l’enfance à l’âge adulte. Une façon d’y résister. J’ai horreur de ce qu’on nous force a être en tant qu’adulte. Encore plus aujourd’hui. Nos dirigeants et la télévision ne nous montrent que la quête effrénée d’efficacité et de performance. C’est une erreur de nous éloigner de la poésie, du temps, de l’humanité. Tout devient commercial ? Non ! Un être humain n’est pas un fonds de commerce. Je suis heureuse de faire ce métier car je me sens un peu épargnée par ce mouvement.
TPC : Comment se tisse le fil de votre parcours ?
Je ne construis pas de façon rationnelle. Disons que l’obsession de la créativité, l’envie de dépasser les conventions et les rencontres me poussent vers les projets. J’aime travailler dans l’amour, fouiller dans les sentiments. Je devrais tourner plus souvent pour le cinéma, mais j’ai des trouilles noires. Vous vous donnez, puis le résultat ne vous appartient plus. Vous êtes vraiment dans les bras de quelqu’un en qui vous devez avoir confiance.
TPC : Pourquoi êtes-vous comme légèrement en décalage avec votre univers professionnel ?
Il y a des choses que je n’aime pas dans ce métier et qui me réfrènent dans mes choix. Les trucs d’ego, l’apparat, montrer qu’on va toujours bien, jouer les gagnants, être content de soi… un acteur doit être sacrément égocentrique ! Bien sûr, je fais attention à mon image. Je suis un régime par exemple. Mais je le fais aussi parce que j’ai envie de me sentir bien dans mon corps. Je n’ai pas de vie mondaine alors que dans ce milieu, il vaut mieux vivre dans un respect du protocole. Moi ça m’emmerde ! C’est difficile de s’écarter de ces rites car on est vite au ban. La façon dont la carrière – je n’aime pas ce mot – se construit est liée à l’importance que vous savez vous donner. J’ai uniquement envie de travailler, et dans notre métier ce n’est pas ça qui est le plus valorisé. Un comédien est plutôt choisi pour ce qu’il représente que pour la qualité de son travail. Il faut donc se battre tout le temps. J’ai des copains géniaux qui travaillent avec acharnement et ont du talent et qu’on ne voit jamais à la télé.
TPC : Qu’est-ce qui vous anime ?
L’énergie. J’en ai trop quelquefois ! (Elle sourit) Il faudrait que je sois plus oisive et contemplative. On a le droit de souffler, de se reposer, de lâcher un peu. Mais je suis obsédée par la créativité. Le mouvement est essentiel pour moi. Je cours pour décharger cette énergie. Peut-être une fuite de la réalité…
Lire la suite de l’interview ici…
Les conseils de Clémentine Célarié pour réussir son changement de vie, c’est ici !