Retraite : réussir ce changement de vie

Nos jeunes années sont-elles vraiment les plus belles ? Pas sûr du tout. D’après des scientifiques, c’est autour de 75 ans que nous sommes le plus heureux : moins de responsabilités, plus de temps pour soi, un revenu assuré et l’envie de profiter du temps qui reste. Les seniors voient-ils pour autant leur vie en rose ? Paule Coudert, jeune retraitée semble partager cet avis. Témoignage.

J’ai travaillé pendant 40 ans à la radio, avec des personnalités formidables. Grâce à ce job, j’ai voyagé, j’ai assisté à de nombreux spectacles et je ne me suis jamais lassée. Puis je suis partie mi 2008 en retraite. c’était le bon moment pour moi, car j’avais le sentiment d’avoir beaucoup donné, beaucoup vécu jour après jour, appris des autres… mais je voulais aussi apprendre de moi. Et surtout en avoir le temps. Dans mon métier, on regarde toujours l’heure, dans l’inquiétude, et j’ai voulu connaître la quiétude de me retrouver, et de penser au temps qui passe et que l’on ne rattrape pas.

Ma nouvelle vie

Mes amis quittaient aussi leur travail et m’en parlaient. Je voyais ceux qui souffraient et ceux qui s’épanouissaient.
Mais comment quitter un job comme le mien, où le plaisir est tellement présent. Maintenant que j’ai tourné la page, je sais que j’aime cette nouvelle vie et j’apprécie chaque instant. Aucun jour ne ressemble à un autre. J’ai immédiatement ressenti une grande liberté et plus de légèreté. Moins responsable des autres, mais plus responsable de moi et de mes proches : amours, famille, amis. Le nouveau challenge que j’affronte est celui de se confronter à soi-même et au temps qui passe.
On m’a longtemps posé une question qui m’agaçait beaucoup : « Comment t’occupes-tu ? ». Sans arrêt, il faut répondre à une angoisse qui n’est pas la mienne mais celle des autres. Ce temps retrouvé, qu’en faire ? Je n’ai jamais eu peur de ça, bien au contraire. J’ai voulu l’apprécier et l’organiser selon mes envies, souvent insatiables. J’ai considéré ce temps comme un cadeau.

Enthousiasme et spontanéité

paule-coudert

© Julien Benhamou

Je continue à me rendre souvent au théâtre et au cinéma. Je suis devenue présidente de plusieurs compagnies théâtrales. J’accompagne les projets avec enthousiasme en aidant grâce à mes connaissances. Puis l’écriture m’accompagne beaucoup. J’écris notamment des histoires pour enfants, histoire que je lis aussi. Ma voix rejoint les mots et c’est formidable. Encore le groupe, toujours le groupe. J’appartiens à une famille nombreuse et j’aime être entourée, échanger des idées… En revanche, ce qui est nouveau c’est que me retrouver seule ne me fait pas peur. J’aspire même à ces moments de solitude.
Bien sûr, on se rend compte que la vie file. Mais le savoir m’aide à profiter de chaque heure, de chaque jour. J’en profite pour voir les personnes que j’aime, pour voyager beaucoup. puis je cultive l’enthousiasme et la spontanéité pour ne jamais être blasée. L’avenir, c’est tout de suite.

Paule Coudert est l’auteure du livre Diedouchka, édité par Belfond.

3 Comments

  1. odette chagnaud
  2. Maryne37

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