C’est la crise ? Attention : bon filon à exploiter ! C’est ce que se sont dits les propriétaires de Choc et Entrevue qui surfent sur la vague en créant Tips (« bons tuyaux » en anglais), « le premier magazine anti-crise ! ».
Premières impressions : beauté, déco, cuisine… (comme d’habitude), c’est cheap (normal, c’est la crise), légèrement vulgaire (euphémisme) et doté de caractères tellement gros que même le plus myope d’entre nous peut les déchiffrer. Il est vrai que je suis mal placé pour donner mon avis car le magazine cible les femmes de 25 à 45 ans. C’est bien connu, les hommes ne gèrent pas le quotidien. Bref, revenons à nos moutons. « La crise change les habitudes de consommation, avec des budgets plus serrés, le retour du troc et la préoccupation du développement durable », argumente le PDG de la société qui édite Tips. En conséquence, son magazine propose des solutions pour consommer pas cher et offre en bonus, les réflexions philosophiques de Maud Fontenoy et de Sophie Davant (ça, j’ai pas bien compris l’utilité).
Méfiez-vous des bons plans
Cerise sur le gâteau, grâce aux pointillés et à la marque des ciseaux, vous pouvez découper plusieurs dizaines d’euros de bons de réductions permettant d’acheter les produits de marques très connues (290 euros dans le premier et 150 dans le deuxième !). Pour consommer solidaire, intelligent, écolo (dixit la rédaction), un lundi sur deux, je vais donc acheter un magazine 0,90 centimes d’euros (1,20 euros bientôt) qui m’incite à gaspiller mon budget à la caisse d’hypermarchés en échange de plats tous prêts, vendus par les grandes marques de l’agroalimentaire. Autres solutions anti-crise de Tips : les extensions capillaires à 220 euros que propose la marque de Paris Hilton ou les tarifs des liftings des stars les plus « distinguées », à l’image de Pamela Anderson. Donc, grâce à mon nouveau magazine, au lieu de consommer moins et mieux, je consomme plus et moins bien, ou un truc dans le genre. Conclusion : C’est pas beau et ça sert à rien. Incorrigible mauvais esprit que je suis.
@ Frédérique : tu as raison d’en rester là !
@ Isabelle : j’hésite en effet… 😉
@ jtombeur : on a l’impression aujourd’hui que la presse magazine ne peut échapper à un véritable formatage. Règles identiques toujours appliquées.
@ Merci Pascale pour cette précision.
@ Anne : je n’arrive pas à croire que le coup des bons de réduction puisse fonctionner. Il y en a partout. En effet, ce type de presse ne favorise (et ne valorise) pas vraiment le travail journalistique.
Excellente synthèse !!! c’est écrit gros, non pour les lectrices presbytes (+ de 45 ans, celles-là consomment peu, c’est bien connu ;D, mais pour remplir l’encombrement texte en payant moins les pigistes. C’est un tips pour eux-mêmes, l’étranglement de la copie et des journalistes ! Cela reprend le bon vieux principe de la cosmétique cheap : le contenant coûte + cher que le contenu…. d’où les 0,90 euro.
Quant aux bons de réduction, Nestlé en gave ma boîte à lettres une fois par mois…. Combien sont-ils pour faire « ça » ?
Tips, ça veut aussi dire « pourboire ».
En tout cas, c’est pas parce qu’on traverse une période de crise qu’il faut faire n’importe quoi et nous prendre pour des corniauds. Allez zou, un mag’ de + à la poubelle!
😉
C’est un enrobage de pub, point, comme la plupart des magazines… Faut inciter à consommer…
Sinon, un visage souriant en Une de couv., c’est le b-a-ba de la presse mag. Comme d’hab.
tu comptais leur proposer des piges ?
Mais si, bien sûr, les extensions capillaires Paris Hilton, c’est d’une utilité indiscutable surtout cumulées avec le lifting à la Pamela A, pour un look bling-bling à petit prix d’où l’intérêt des bons plans…. Enfin, j’ai l’impression que le magazine, s’il ne résout pas « la » crise sert bien à en provoquer une autre : de rire !!! C’est déjà pas mal, mais ce condensé gratuit me suffit amplement…