Femmes et politique ne font toujours pas bon ménage

femmes-politiquesDe plus en plus souvent élues dans les assemblées locales ou nationales, aujourd’hui nommées ministres à des postes clés ou désignées à la tête des grands partis, les femmes deviennent visibles en politique. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le temps des femmes au cœur du vrai pouvoir tarde à arriver en France.


« Mais qui donc va garder les enfants ? », s’interrogeait Laurent Fabius à propos de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007. Malgré ce type de propos machistes et à force de ténacité et de sacrifices, les femmes jusque là restées à l’ombre des hommes, participent de plus en plus à la vie politique. Pour preuve, le duel Ségolène Royal et Martine Aubry pour le poste de premier secrétaire du parti socialiste. Les femmes ont le droit de vote depuis plus de soixante ans, mais la remise en cause du monopole quasi absolu des hommes dans les instances politiques ne remonte qu’à une trentaine d’années. « Dans l’hémicycle, on est minoritaires, et traitées comme telles. Il n’y a pas d’ostracisme organisé, mais c’est un monde d’hommes », déclarait Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle secrétaire d’État chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique, au quotidien Le Monde. Difficile donc d’intégrer la sphère politique quand on est une femme car cela oblige à se couler dans un moule pensé par et pour les hommes. En outre, les réflexes sexistes ont la vie dure. Ségolène Royal, comme Arlette Laguiller, bénéficie du « privilège » d’être citée dans les médias par son seul prénom. Aucun homme politique ne peut en dire autant. Autre spécificité, les femmes qui décrochent de hautes fonctions politiques continuent à faire l’objet de maintes suspicions quant aux véritables raisons de leur promotion. Le sexe prime toujours sur la compétence.

À qui la faute ?

Si la loi sur la parité a favorisé l’émergence de femmes, la France reste très en retard par rapport aux autres démocraties. Sur 577 députés, seules 155 sont des femmes. 78 sièges sur un total de 343 reviennent aux sénatrices, soit 22,5 %. Soit les meilleurs pourcentages jamais réalisés ! Si l’Hexagone se targue d’avoir un des meilleurs taux d’activité féminine de l’Union européenne, son pourcentage de femmes au parlement ne classe le pays qu’en 18e position, et pire, 65e rang mondial. Le vrai pouvoir reste donc l’apanage des hommes. Un pré carré que beaucoup de femmes ne revendiquent d’ailleurs pas. Une majorité d’entre elles s’impliquent plus volontiers dans des actions militantes et associatives, et préfèrent lutter pour l’égalité professionnelle et un meilleur partage des tâches domestiques ou contre la violence et le viol… S’engager dans un parti politique reste synonyme de compromis et de jeux de pouvoir, et semble encore très mal vus par les femmes. Autre frein clé exprimé par une internaute : « Quand on voit tout ce qu’il y a à faire pour une femme (maison, mari, enfants…), a t-on vraiment le temps d’être ministre ? ». Alors mesdames, on lâche l’éponge pour la politique ?

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