L’abus de coaching peut nuire

Bilan.jpgCarrière, look, amour, régime, le coaching envahit la société. Dans la vraie vie comme à la télé, on vous promet monts et merveilles. Coachs en tous genres s’engouffrent dans la brèche. Peut-on leur faire confiance ?

Phénomène de mode le coaching ? Détrompez-vous. Importé des Etats-Unis au cours des années 1990, il s’enracine et gagne même du terrain. Après avoir inondé le monde de l’entreprise, il s’infiltre dans toutes les sphères de la vie : personnelle, familiale, sociale. Observez la télévision, ce miroir déformant de nos modes de vie, et voyez à quel point le coaching se transforme en baguette magique. Aujourd’hui les célibataires, les ados, les candidats au régime ou au sevrage tabagique en sont les cibles. On vous promet un destin meilleur, on gomme vos défauts, on vous dégote l’âme sœur ou un job, on vous décore maison et jardin. Bref, la vie de rêve.

S’adapter à tout prix

Il est vrai que la mondialisation, la crise, le chômage génèrent angoisses et incertitudes. C’est aujourd’hui plus difficile, contrairement aux générations précédentes pour lesquelles la trajectoire professionnelle était réglée à vie ou presque. A présent, il faut changer, s’adapter, bouger. Pour faire passer la pilule, on idéalise cette idée de mouvement. Et le coach fait office d’opérateur d’adaptation au monde moderne et à sa complexité. En outre, surfant sur la vague du développement personnel, le coach sécurise et rassure. Certes. Le concept est le fruit de techniques marketing efficaces.

Peut s’intituler coach qui veut

Habillé de mots anglais vendeurs, ces services existent pourtant déjà, en particulier dans l’univers de la reconversion. En fait, il s’agit d’un processus d’éducation et d’aide au choix comme on les connaît depuis plusieurs décennies dans le cadre de l’orientation professionnelle pour adultes, à l’image du bilan de compétences. Sauf que contrairement aux interventions des professionnels de l’orientation et de la formation, il n’y a aucune référence théorique sérieuse qui pose une pratique propre au coaching. Il y a donc autant de pratiques de coaching qu’il y a de coachs. Nombreux sont ceux qui s’improvisent coach, sans formation, ni expérience, voyant là l’opportunité de surfer sur la vague porteuse de business. Peut s’intituler coach qui veut. Il y en a même de peu scrupuleux. Le pire mais le plus rare heureusement !

Le coach peut parfois faire des dégâts

Oui, un coach peut opérer une manipulation efficace et pousser des personnes fragilisées, en perte d’emploi ou sous pression en entreprise, à faire des choses dont elles n’ont pas envie. Il peut s’identifier à son client et se projeter dans les aspirations du coaché. Il faut se méfier du coach trop interventionniste ou dirigiste. Bref, celui qui sait pour vous. S’il use de son pouvoir pour réaliser une expertise, préconiser des solutions, alors méfiance, il y a risque de dérive. Et même s’il n’est pas mal intentionné, le coach peut parfois faire des dégâts.

Attention danger

C’est le coaché qui change et évolue. C’est son travail personnel. Le coach a le pouvoir pour et non pas le pouvoir sur. Il n’est pas non plus l’assistant et encore moins, le gourou. Certaines démarches se vendent comme spiritualisées. Attention danger. Elles cachent souvent des motivations discutables. Tous ces travers et ces dérives potentiels exigent que le coach soit supervisé. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Une des solutions pour garantir son professionnalisme, qu’il réalise l’analyse de ses propres pratiques afin d’éviter les accidents. Les coachs sont humains. Ils ne sont ni neutres, ni infaillibles. Il faut donc vérifier que leurs pratiques respectent le cadre déontologique minimal que posent d’ailleurs certains organismes qui fédèrent les métiers du coaching. A vous de considérer le coach à sa juste valeur et de savoir le remettre à sa place, le cas échéant.

Yves Deloison

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