Chômage, reconversion, service public de l’emploi, formation tout au long de la vie… Au cœur des préoccupations des Français, ces thèmes sont passés au second plan tout au long de la campagne du premier tour des élections présidentielles. Pour compenser, Yves Deloison interpelle l’ensemble des candidats. Cette semaine, quelques jours avant le premier tour, découvrez les positions de ceux qui ont accepté de jouer le jeu. Le premier d’entre eux à nous avoir répondu : Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République. Réagissez !
TPC.com : Nicolas Dupont-Aignan, près de 45 ans après la création de l’ANPE, devenue depuis Pôle Emploi, et la traversée de nombreuses crises qui ont touché et touchent encore directement ou indirectement l’ensemble des familles françaises, le chômage continue à s’envisager comme une situation exceptionnelle. Perdre son job est toujours considéré comme un simple accident de parcours à éviter à tout prix.
Croyez-vous au retour du plein emploi ? Et si oui, quelles solutions pour y parvenir ?
Nicolas Dupont-Aignan : La situation du marché de l’emploi d’aujourd’hui n’est pas comparable avec celle de 1967, date de création de l’ANPE. Aujourd’hui la France compte 9 millions de chômeurs et la proportion de chômeurs de longue durée ne cesse d’augmenter. Dès lors, je ne considère pas que la perte d’un emploi est une situation exceptionnelle simplement à éviter, le chômage étant un véritable fléau pour le peuple français. Pour ma part, je crois au retour du plein emploi mais uniquement si le pouvoir politique a de la volonté et s’en donne les moyens. Le levier à actionner en priorité est celui de la souveraineté nationale, économique, monétaire et politique afin qu’une politique de l’emploi volontariste puisse être menée.
TPC.com : Le traditionnel clivage entre périodes actives et périodes inactives, périodes travaillées et périodes chômées, celles-ci souffrant toujours de représentations négatives, a-t-il encore lieu d’être aujourd’hui ?
Pourquoi ne pas sortir de cette logique ? Et comment procéder ?
Le clivage que vous évoquez dispose d’un intérêt, notamment statistique… plus que sortir de ce clivage il importe de changer l’image des périodes chômées et faire comprendre aux Français que l’on ne choisit pas d’être licencié ou d’être mis en concurrence avec de la main d’œuvre étrangère.
TPC.com : Le service public de l’emploi ne privilégie-t-il pas le contrôle de la recherche d’emploi plutôt qu’un accompagnement qualitatif de la construction du parcours professionnel du demandeur ?
Face à l’exigence de flexibilité et aux reconversions imposées aux actifs, chômeurs ou pas, qu’envisagez-vous de mettre en place ?
En particulier, pour les personnes ne pouvant bénéficier d’aucun dispositif aujourd’hui et pour ceux les plus en difficulté ?
Le problème que vous soulevez sur le fonctionnement de Pôle emploi est majeur. Les conseillers de Pôle emploi ne disposent pas de la formation nécessaire à l’accompagnement dans la recherche d’emploi ni des moyens humains et donc temporels…. vingt minutes par demandeur d’emploi est insuffisant.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Laissez vos commentaires, réagissez !
François Bayrou répond aux questions de toutpourchanger.com
S’il y avait 9 millions de chômeurs, il n’y aurait plus grand monde pour travailler !