toutpourchanger.com recherche des personnes qui ont changé de vie, de job, de métier, de région, de pays… et qui après coup ont le sentiment de s’être trompés.
Je souhaite recueillir leur témoignage, anonyme ou pas, afin de creuser les raisons de leur déconvenue et de comprendre comment elles ont rebondi.
Si vous vous sentez concerné ou si vous connaissez des personnes qui le sont, contactez-moi vite.
Pour correspondre, cliquez sur ce lien Envoyer un message ou sur celui situé dans la colonne de droite (en haut).
je viens d’arriver sur le site. Je ne sais pas si votre message est encore d’actualité mais je fais partie de celles qui ont voulu changer et qui se sont vautrées en beauté.
En résumé :
J’ai tout fait à l’envers : j’ai passé mon Bac (G), puis j’ai eu un bébé à 22 ans. trois ans plus tard, je signais un contrat emploi jeune dans l’educ nationale ( 2 ans) ; J’ai repris un BTS en parallèle et, pour les besoins de la formation, j’ai effectué un stage dans un centre social. Suite à ce stage, j’ai signé un CDI et je me suis retrouvée animatrice ( sur la fiche de paye mais « responsable de secteur »auprès de mes partenaires et dans les missions qui m’étaient imposées).
Cela a duré trois ans, jusqu’à ce que la direction change et ne décide que j’étais « incompétente ». Harcèlement moral, pression…finalement le licenciement économique à eu lieu (dec 2003. j’ai 30 ans).
Détruite psychologiquement par cette expérience, je décide alors de reprendre les études, histoire de valider des acquis et de prendre un peu de temps pour me reconstruire.
(2005) Je passe ma licence, puis je continue sur ma lancée en maitrise (2006) et enfin, en 2007, j’obtiens mon master pro ( en alternance dans un PLIE pour un projet RH en mairie), en sortant major de promo ( oui je sais, « ça le fait », mais sortant d’une université, tout de suite, « ça le fait moins »).
Entre temps j’ai perdu 40 kilos et repris du poil de la bête. Je suis en pleine forme, prête à tout péter en me disant que je vais trouver un job tranquillement. On me propose de continuer en doctorat, je refuse. Je veux travailler.
Je passe le permis en octobre 2008. Entre deux, j’ai eu beau chercher un job : rien, nada, keutch. Trop diplômée, pas le permis, « personnalité trop forte pour un « petit poste » de conseillère ou pas assez d’expérience… bref, la cata. Le moral reste malgré tout correct. Je reprend une formation au CNAM pour renforcer mes connaissances en RH en 2008/2009.
Après l’obtention du permis, confiante ( parce que c’était l’argument négatif qui revenait le plus souvent), je continue mes recherches d’emploi. Ce coup ci, on me lance au visage que je suis une intellectuelle, que je manque de confiance en moi ( eh oui! la mèche qui retombe sur les yeux -parce que le coiffeur vous a raté,- et la »psy du travail » y voit un message psycho subliminal), que je suis toujours en formation ( tu parles à raison de 6 heures par semaine en e learning!) ou que j’ai un trou depuis 2007 et que cela semble fortement suspect.
Nous sommes en 2010. En septembre, cela fera 3 ans que je rame. Depuis mars 2009, lors de mon dernier entretien d’embauche, je ne cherche plus.
J’ai tout donné. Je suis épuisée psychologiquement.
Je passais des heures à faire mes recherches, à construire des outils pour optimiser ma recherche d’emploi, à faire des CV et des lettres de motivation en bêton… Pas une seule fois on ne m’a donné ma chance.
Pourtant, dans mes deux derniers emplois, j’ai démontré ma capacité d’adaptation, mon dynamisme, ma capacité de travail, d’organisation etc…
Les personnes qui me connaissent ne comprennent pas pourquoi je n’arrive pas à trouver un job.la plupart me disent aussi que j’effraie les employeurs en leur faisant comprendre que je pourrais prendre leur place un jour.
Autre chose : je suis mariée avec un homme qui a une « bonne place » Alors les gens se disent que je n’ai pas besoin de travailler.
Je ne peux bénéficier d’aucune aide pour un tremplin quelconque vers le marché du travail.
En attendant, je suis à la maison, où les réflexions désagréables sont régulières. Soumise économiquement, je n’ai aucun droit de décision, aucune crédibilité face à ma fille de 14 ans qui me renvoie à la figure que « malgrè mon BAC + 5 je n’ai pas de travail » ( sous entendu : pourquoi je travaillerai à l’école si c’est pour arriver à « ça »). Je suis désocialisée et franchement déprimée.
En allant faire un bilan de compétences en avril 2004 après mon licenciement, je croyais pouvoir reprendre ma vie professionnelle en main et me former pour découvrir d’autres activités professionnelles. Je me suis rendue compte que j’avais investi mon temps, mon argent et ma personne dans un projet qui n’aboutit à rien : Aucun retour sur investissement.
J’ai changé : intellectuellement, physiquement, professionnellement. Mais on ne reconnais pas cette évolution . Je suis une perte sèche. Une reconversion professionnelle et personnelle massacrée.
A bientôt 37 ans, j’ai beaucoup de mal à croire que je sortirai de cette situation.
Objectivement : je suis sans activité professionnelle depuis 3 ans, j’ai 37 ans, je suis désocialisée, mon réseau est donc très restreint et je n’ai accès à aucun accompagnement ( ne serait- ce que moral) pour reprendre du poil de la bête. On me considère comme un poids mort , ou comme une petite bourgeoise qui s’ennuie à la maison (alors que je n’ai rien de la bourgeoise. L’argent appartient à mon mari, pas à moi !).
Je suis enfermée dans cette situation. Soumise économiquement, j’aimerai retrouver ma liberté économique car elle est la clef de ma liberté de parole, de décision et d’existence sociale ! Je suis BLOQUEE. Et qu’on ne me dise pas qu’il faut que je crée ma propre » boîte ». Pour cela il faut des fonds. Je n’en ai pas et ce n’est pas mon mari qui y participera… je suis aussi bloquée de ce coté là.
Voilà. C’était un « résumé » de la situation d’une autre plantée de la vie…
Mais… la vie continue…
:-p