C’est la crise. Le système financier s’effondre, des banques font faillite, de grands groupes licencient, des PME se disloquent, « la France a peur ». Instabilité qui terrifie les ménages, doute collectif quant à l’avenir : qu’adviendra-t-il de notre job ? Quelles conséquences sur notre pouvoir d’achat ?
Entre prix qui explosent et primes et salaires qui fondent comme banquise sous effet de serre, la confiance défaille et l’angoisse tenaille. On nous aura prévenus et archiprévenus : serrage de ceinture à tous les étages et moral en berne à la clé ! Je n’aime ni la souffrance ni l’anxiété que génère cette crise. Pourtant, je ne peux que me réjouir des remises en question qu’elle entraîne et du débat qui émerge à l’heure actuelle autour des valeurs fondamentales de notre société. Cette crise permettra peut-être de changer profondément des règles du jeu discutables, discutées d’ailleurs par un nombre croissant d’anonymes et de personnalités. Quoi de plus normal que de remettre en question un système qui s’enraye ?
Balayer devant sa porte
En réponse à cette crise, pointer du doigt traders ou directeurs de banques ne suffira pas à améliorer la situation. Chacun d’entre nous devra balayer devant sa porte. Certains ont pris les devants et tentent de construire un autre modèle de vie sur la base d’objectifs qui ne sont ni la performance ni la course effrénée à l’argent. Quand certains optent pour le « downshifting », un phénomène apparu en Amérique du Nord il y a plus de 20 ans et qui consiste à vivre mieux avec moins, d’autres adoptent de nouvelles pratiques, pas à pas, sans forcément conceptualiser. Il devient urgent de changer nos habitudes et nos comportements. Si chacun pressentait qu’il était temps d’agir, personne ne se doutait que cela s’imposerait si vite à nous !
Pourquoi les Français de plus en plus pessimiste , ! Parce que les politiques au lieu de trouver des solutions , amusent la galerie en chahutant entre eux , en se critiquant et ce qui est gonflant en plus, donc il est tout a fait normal que les gens aient le moral au plus bas
Extrait du billet publié le 20 avril dernier :
« À la question, « faut-il se lancer en temps de crise ? », 45 % des Français et 55 % de ceux qui déclarent vouloir changer de vie répondent favorablement. Pour eux, la crise « constitue une incitation majeure à passer à l’acte », indique Le Figaro Magazine. Un optimisme réconfortant. »
Lire le billet : https://www.toutpourchanger.com/?pos…
Certes, on peut considérer que « prendre le temps de se poser des questions sur les vraies valeurs et le sens à donner à sa vie est déjà un luxe, donc pas à la portée de tout le monde… ». J’encourage cependant ceux qui sont en mesure d’agir, de ne surtout pas s’en priver. J’ai conscience de la complexité du monde, ce qui ne m’empêche pas de croire que nous avons le pouvoir, chacun à notre manière, de contribuer à bouger les choses. Notamment, comme semble le suggérer SKRIPKA, en réhabilitant certaines valeurs. Mais je comprends très bien la remarque de Val qui met en garde contre la seule mobilisation de l’individu. « Ca met trop de poids sur la responsabilité individuelle et pas assez sur la dimension collective donc politique. » Difficile de croire qu’il suffit que seul, dans notre coin, nous soyons en mesure de bousculer notre modèle pour l’améliorer. La collectivité dans son ensemble et les organisations qui la représentent (Etat, partenaires sociaux…) ont un rôle majeur à jouer pour cela.
Enfin, en réponse à Rachelzou : « n’est-ce pas un peu dangereux de se lancer alors que tout est si incertain ? », je propose la lecture du billet du 12 février. En voici un extrait : « Si l’on a pesé le pour et le contre, changer de job ou se lancer dans une carrière en solo aujourd’hui n’est pas plus risqué qu’auparavant. Si votre objectif est clair et que votre plan d’action est réfléchi, vous éviterez à priori de vous retrouver sur le carreau. »
La crise me ramène grosso modo à 1964 J’ai plusieurs fois déjà balayé devant ma porte mais maladroitement, et à 60 ans c’est le drame : aucune sécurité, pas de retraite. Invitée à « ne plus faire preuve de recherche d’emploi », pendant 9 mois, compréhensive j’ai craqué : plus d’indemnités assedic mais un chômeur de moins : pas si mal.
Je survis, sachant que je ne suis pas la seule.
Je plante des pommes de terre dans mes bacs à fleurs et elles poussent. On dirait de l’or. Du coup, je raconte des histoires : je fais rire certains autres comme moi, et d’autres plus vernis. Souhait : qu’on me fasse rire à mon tour car je n’en peux plus de lire le mot crise à chaque coin de carrefour. Et je crois ne pas être la seule. Je fais des choix. Certains passent des caddies par 300 €. J’utilise la moitié de 300 € par mois pour manger. A force d’avoir réfléchi sur le sens à donner à ma vie, me voilà dans un certain luxe : la pauvreté. Comme je suis responsable de ma situation je ris, jaune, et ne m’en prends qu’à moi-même.
Je sens que je vais être obligée d’agir .
L’amitié, l’amour, l’entraide, l’écoute, la reconnaissance seraient-ils vraiment de « nouvelles valeurs ? »
bon, j’aime pas trop le « balayer devant sa porte » seul. Ca met trop de poids sur la responsabilité individuelle et pas assez sur la dimension collective donc politique. donc balayer devant sa porte, c’est bien, et en plus, devant la porte de la cité, c’est mieux!
Je vais devoir louer mon appartement. Je vais d’abord essayer sur une courte période pour tester à la fois ma réaction à la cohabitation avec mon ami et la location de mon « home sweet home ». En effet, il devient urgent de partager les frais pour pouvoir garder nos deux habitations. Jusqu’à présent nous vivions chacun chez soi, mais nous allons devoir vivre ensemble. Est-ce un bon effet de « la crise » ? Se libérer du matériel et gagner en liberté (et partager la vie avec mon mec !).
Bon je retourne au taff 😉
Bâtir un autre modèle de vie est certainement la leçon à tirer définitivement de cette crise, et plus profondément aller vers de nouvelles valeurs..C’est beau à écrire à facile à dire, maintenant pour moi cela relève de l’utopie. Tant qu’il y aura des gens dans la misère ou seulement dans un réel besoin, l’argent restera LA priorité, avec les défauts de comportement que cela peut engendrer. Prendre le temps de se poser des questions sur les vraies valeurs et le sens à donner à sa vie est déjà un luxe, donc pas à la portée de tout le monde…
Mais comme j’aimerais que vous y ayez raison et que ce soit aussi simple !
Je crois que je comprends ce que vous voulez dire, mais comment envisager de réaliser mes rêves, (partir à la campagne, à long terme, ou du moins faire un vrai break très bientôt) alors que je ne sais pas si je vais garder mon emploi, si ma banque ne va pas faire faillite, si le monde ne va pas s’arrêter de tourner. C’est pas un peu dangereux de se lancer alors que tout est si incertain ?